Quand listeria dévoile ses secrets…

11 juin 2001

Des chercheurs français ont découvert par quel mécanisme nous devenons la proie des listérioses.
Le Pr Pascale Cossart et son équipe de l’Institut Pasteur, à Lille, ont en effet identifié le « facteur de virulence » qui permet à l. monocytogenes – c’est le nom que lui donnent les spécialistes – de traverser la barrière intestinale. Ce travail effectué sur des souris transgéniques constitue un progrès qui est jugé « fondamental »…

On savait jusqu’alors que la listériose était provoquée par l’ingestion d’aliments contaminés, la bactérie passant dans l’estomac puis dans l’intestin. Ensuite, son itinéraire était également connu. De l’intestin, l. monocytogenes passe dans la circulation sanguine avant de se répandre. Elle peut ainsi atteindre le système nerveux central ou même le fœtus d’une future mère, après passage dans le placenta.

En revanche, le mécanisme qui lui permet d’effectuer tout ce chemin était mal connu. Les chercheurs lillois ont démontré le rôle crucial de l’internaline, une protéine présente à la surface de la bactérie. Conjointement à une autre protéine déjà connue, la E-cadhérine, elle conditionne tout le cheminement des listeria.

Pascale Cossart estime que « l’internaline doit être considérée comme un facteur de virulence aussi important que ceux que nous connaissions déjà ». Elle précise toutefois que « de nombreuses questions restent encore sans réponse ». Et notamment la nature du mécanisme moléculaire qui régit l’interaction des deux protéines.

Selon elle, il devrait être possible demain d’utiliser cette internaline comme une sorte de véhicule pour transporter les agents thérapeutiques là où ils sont nécessaires. Peut-être même jusqu’au cerveau. A condition d’élucider les dernières inconnues concernant le cheminement de listeria au travers des différentes barrières du corps humain.

  • Source : Institut Pasteur de Lille, 31 mai 2001

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