Qu’est-ce que la neuroatypie ?

18 novembre 2022

Un cerveau pas comme les autres… Mais que cela veut-il dire alors que nous avons toutes et tous notre propre façon de percevoir le monde, de réfléchir, de saisir les informations et les émotions ? Pour définir ces fonctionnements neurologiques particuliers, les spécialistes utilisent aujourd’hui le terme de neuroatypie. Autisme, hyperactivité, DYS : que recouvre cette notion ?

neuroatypie

Le terme de neuroatypie est aujourd’hui « de plus en plus utilisé pour qualifier toute personne présentant un mode de fonctionnement cognitif différent, et notamment pour celles qui ont reçu un diagnostic psychiatrique », comme le rappelle Brigitte Chamak, sociologue et chercheuse en neurobiologie, dans l’ouvrage « Santé mentale : guérison et rétablissement ». C’est le cas « de plus en plus de pathologies (autisme, hyperactivité, syndrome bipolaire…), redéfinies comme une autre façon d’être au monde ». Les hauts potentiels intellectuels et les syndromes Dys (dyslexiques, dysphasiques, dyspraxique) font aussi partie des troubles associés à la neuroatypie.

Déstigmatiser et démédicaliser la différence

La notion de neuroatypie rejoint celle de neurodiversité. Elaborée par Judy Singer, cette dernière fait référence à toutes les différences neurologiques qui composent le genre humain. Initialement, « ce concept a été utilisé par les associations de personnes autistes dans un objectif de destigmatisation ». Cette approche cherche « à démédicaliser les pathologies dites mentales en célébrant la diversité des modes de pensée ». C’est dans cette lignée que David Gourion, médecin psychiatre et Séverine Leduc, psychologue, ont rédigé leur ouvrage « Eloge des intelligences atypiques, pas comme les autres, plus comme les autres ! ».

Un manque « d’intelligence relationnelle et de sens d’autrui »

Point de départ de ce livre : les personnalités considérées comme neuroatypiques, comme « Einstein, Andy Warhol, Vincent Van Gogh et Mark Zuckerberg » pour n’en citer que quelques-uns. Pour les génies et pour le commun des mortels, la neuroatypie se réfère à « l’intelligence atypique, [aux personnes] qui ont une façon bien à elles de penser et d’envisager le monde qui les entoure. Cependant elles manquent d’intelligence relationnelle et de sens d’autrui », résument les deux spécialistes. « Leur cerveau ne fonctionne pas tout à fait comme celui des autres. » Ainsi, « il n’est pas rare qu’elles souffrent à l’école, en entreprise, dans leur famille, de l’incompréhension de leurs forces et de leurs fragilités », témoignent le Dr Gourion et Séverine Leduc.

Astuces pour aider ces personnes dans la vie de tous les jours : « ne pas essayer de devenir neurotypique, accepter d’être différent, de ne pas traiter les informations comme tout le monde », comprendre que « cette intelligence, si elle est différente, n’en est pas moins bonne ». Être neuroatypique, « c’est juste avoir un autre système de pensée qui peut être handicapant à certains moments et fatigant ». Il ne faut donc pas hésiter « à se faire aider » lorsque cela devient difficile en consultant un psychologue ou un psychiatre qui pourra aider à avancer malgré ces différences.

  • Source : « Eloge des intelligences atypiques, pas comme les autres, plus comme les autres ! », Dr David Gourion, Séverine Leduc, Edition Odile Jacob, 304 pages, 14,99 € - « Santé mentale : guérison et rétablissement », sous la direction de Catherine Déchamp-Le Roux et Florentina Rafael, Edition John Libbey Eurotext - www.lipsafari.com, autismeaspergerquebec.com - sites consultés le 8 novembre 2022

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils