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A l’origine, la résilience est un phénomène purement physique : il désigne la capacité des matériaux à résister aux chocs ou à retrouver leur forme initiale après avoir été comprimés ou déformés. C’est dans les années 70 que le concept a commencé à être utilisé en sciences humaines, d’abord aux États-Unis, puis en France à partir de la fin des années 90.
Appliquée à la psychologie, comment la résilience est-elle définie ? Au diapason de son principal promoteur en France Boris Cyrulnik, un autre médecin, le pédiatre Michel Manciaux, écrit en 2001 : « la résilience est la capacité d’une personne ou d’un groupe à se développer bien, à continuer à se projeter dans l’avenir, en présence d’événements déstabilisants, de conditions de vie difficiles, de traumatismes parfois sévères ». En clair : la résilience, c’est la capacité à surmonter une épreuve malgré tout.
Mais comment expliquer que face à un même événement dramatique, on ne réagisse pas tous de la même manière ? Comment se fait-il que certains semblent s’en sortir sans séquelles, tandis que d’autres souffriront, parfois des années après, d’un syndrome de stress post-traumatique ? Déterminants génétiques et fonctionnement cérébral jouent un rôle, mais pas seulement. La plupart des chercheurs et praticiens s’accordent pour considérer que la résilience est un potentiel présent chez chacun de nous.
Professeure de psychologie clinique à l’université de Lyon et spécialiste du sujet, Marie Anaut considère ainsi que pour s’en sortir, l’individu résilient prend appui sur trois types de ressources : « celles d’ordre interne au sujet (particularités singulières, capacités et aptitudes cognitives, personnalité, modalités défensives…) ; celles d’ordre familial (contexte psycho-affectif, structure et qualité des relations familiales…) ; et celles relevant de la périfamille et du contexte socio-environnemental (soutiens communautaires, sociaux, religieux, idéologiques…) ».
Comme le deuil, la résilience est un processus, s’accordent également les spécialistes. Marie Anaut précise : « la première phase concerne la confrontation au trauma (…) et la mise en place de processus de résistance à la désorganisation psychique ». Parmi ces mécanismes de défense, on peut citer le déni, la répression des affects, les comportements passifs-agressifs, l’imaginaire… dans le but de se protéger.
La deuxième phase, c’est celle de l’intégration du traumatisme et de la réparation. Elle consiste désormais à « privilégier des formes de protection plus matures, plus souples et plus adaptées à long terme (telles que la créativité, l’humour, l’intellectualisation, l’altruisme ou la sublimation) ». En d’autres termes : à faire preuve de résilience.
Source : Recherche en soins infirmiers (« Le concept de résilience et ses applications cliniques »), Informations sociales (« La relation de soin dans le cadre de la résilience »), Marie Anaut ; Etudes (« La résilience, un regard qui fait vivre »), Michel Manciaux – consultés le 6 octobre 2020
Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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