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Le syndrome de stress post traumatique est souvent associé aux victimes d’attentat ou de de guerre. Quels sont les symptômes physiques et psychosociaux ? Les réponses de Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne à Paris.
Destination Santé : Comment définit-on simplement le syndrome de stress post traumatique ?
Johanna Rozenblum : Le stress post-traumatique est une réaction psychologique consécutive à une situation où l’intégrité physique et/ou psychologique du sujet (ou d’un témoin) a été menacée ou atteinte. On parle de sentiment de peur de mort imminente.
DS : Quels symptômes présentent les patients ?
JR : Ce trouble peut se manifester par des crises d’angoisse ou attaques de panique, par les « reviviscences » sous forme de flash-back, de cauchemars ou d’hallucinations sensorielles (odeur, son…). L’événement se rejoue intérieurement avec les mêmes peurs, les mêmes sensations physiques et s’imposent à la victime qui ne contrôle plus rien et se sent comme submergée.
DS : Quel est l’impact dans la vie de tous les jours ?
JR : Les comportements d’évitement des situations qui pourraient rappeler le drame poussent la personne à l’isolement et au repli sur soi. Les affects sont émoussés et l’on remarque tantôt de l’indifférence, tantôt de l’irritabilité, de la fatigue et une tristesse omniprésente. Parfois de la culpabilité ou de la honte à l’idée de se sentir incapable de faire face ou d’avoir pu faire face peuvent envahir la pensée. Le patient ne parvient pas à intégrer que le danger est passé, il est en état d’alerte permanent, c’est ce que l’on appelle l’hypervigilance.Des addictions peuvent aussi venir se greffer, avec un recours à la consommation de substances psychoactives (alcool, cannabis…) dans le but de venir anesthésier des affects trop douloureux, trop présents.
DS : Et le corps souffre lui aussi…
JR : Il n’est pas rare de voir des symptômes invalidants comme des céphalées de tension ou des douleurs chroniques qui viennent s’ajouter aux troubles du sommeil. Enfin, dans les cas les plus sévères, un symptôme dissociatif conduit la personne à un état de conscience modifié pour s’extraire psychologiquement et physiquement de l’horreur au moment même où l’événement se déroule. Le mental se « détache » du corps, la personne ne ressent plus rien.
Source : Interview de Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne à Paris, le 26 janvier 2020
Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet
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