Qu’est-ce que la sapiosexualité ?
30 mars 2023
L’attirance sexuelle se développe vis-à-vis d’un physique désirable. Elle peut aussi relever d’une attraction à la personnalité du partenaire. Et aussi à son intelligence. Pour les sapiosexuels, c’est d’ailleurs l’élément le plus important.
Les yeux, les mains, les fesses ou les jambes… Qu’est-ce que vous regardez en premier chez une femme ou un homme ? On a tous déjà dû répondre à cette question banale. Eh bien sachez que pour certains, la réponse n’a rien d’anatomique. Pour les sapiosexuels – c’est ainsi qu’on les qualifie – c’est l’intelligence qui prime.
La racine latine sapio (pour savoir, connaître, comprendre, s’entendre) « utilisée dans la sémantique sexuelle est apparue aux USA au début des années 2010 et, l’essor d’Internet semble avoir été un propulseur pour l’utilisation de ce substantif », estime Thiery Favre, membre de la Société française de sexologie clinique (SFSC). Il correspondrait au fait « d’être attiré sexuellement par les personnes intelligentes ».
S’agit-il pour autant d’une orientation sexuelle ?
« C’est une question controversée », indique le chercheur. « Il serait préférable de la qualifier comme étant un élément majeur parmi les critères de sélectivité-prédilection d’une orientation sexuelle, laquelle peut se décliner en hétérosexualité, homosexualité ou bisexualité. » Cet élément majeur se situant en l’occurrence dans le champ de l’intelligence mais aussi de la culture, de l’éloquence et du savoir.
Selon une étude publiée en 2019 dans la revue Personality and Individual Differences, tenir compte de l’intelligence de son futur partenaire n’est pas si rare lorsque l’on cherche une relation à long terme. Cela étant, ce critère n’intervient qu’après un « niveau suffisant d’attirance physique ».
Alors peut-être sommes-nous tous, à des degrés divers, sapiosexuels. Et c’est tant mieux, car si être cultivé n’assure pas une relation de qualité, cela peut au moins laisser espérer des échanges intéressants.
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Source : texte de Thiery Favre, membre du Conseil d’administration de la Société française de sexologie clinique (SFSC), Master en psychanalyse - Is smart sexy? Examining the role of relative intelligence in mate preferences, Peter K. Jonason - Personality and Individual Differences Volume 139, 1 March 2019, Pages 53-59
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche