Qu’est ce que le syndrome des ovaires polykystiques ?
03 février 2020
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Trouble gynécologique féminin, le syndrome des ovaires polykystiques se caractérise par un déséquilibre hormonal. Quels sont les symptômes de cette anomalie pouvant diminuer la fertilité ? De quelle prise en charge les patientes peuvent-elles bénéficier ?
Le syndrome des ovaires polykystiques trouve son origine dans un déséquilibre hormonal. Il se traduit par une dérégulation dans la sécrétion des hormones féminines FSH et LH, sécrétées par le cerveau et indispensables à l’orchestration des cycles menstruels. Autre point caractéristique, une augmentation de la production d’hormones masculines (testostérone et androstènedione). Des chercheurs de l’Inserm positionnent aussi la surexcitabilité des neurones comme cause de ce syndrome. Tous ces déséquilibres ralentissent la croissance des follicules ovariens (futurs ovocytes) ;
Les principaux symptômes relèvent d’une irrégularité dans les cycles menstruels, liés à une dysovulation* ou à une anovulation**. Une pilosité excessive survient notamment dans des zones normalement glabres chez la femme (visage, cou, région fessière, thorax…). Des poussées d’acnés et des gonflements des ovaires sont aussi rapportés ;
Le diagnostic est établi par le gynécologue, l’endocrinologue, la sage-femme ou le médecin généraliste. A l’échographie, les ovaires apparaissent légèrement plus gros que la moyenne. Ce syndrome touche une femme sur dix en âge de procréer ;
La fertilité se trouve altérée par ce syndrome qui provoque une baisse de la capacité à procréer (hypofertilité). Mais pas forcément une incapacité (stérilité totale). Mais pas de règle en la matière. Certaines patientes peuvent ne jamais ovuler, d’autres 2 à 3 fois par an alors que certaines femmes parviennent à tomber enceinte normalement. Une ovulation peut être provoquée par la prise de citrate de clomifène (comprimé), par une intervention chirurgicale ou en intégrant un parcours d’assistance médicale à la procréation (AMP) ;
Aucun traitement ne permet aujourd’hui de soigner le syndrome des ovaires polykystiques. Mais il est largement possible d’en atténuer les symptômes. Une alimentation équilibrée et la pratique régulière d’une activité physique participent à l’équilibre hormonal. Et régulent la sécrétion d’insuline, perturbée chez les patientes (diminution du risque de diabète de type 2). Les médicaments prescrits consistent à réguler les cycles menstruels et à diminuer la pilosité comme l’acné. On parle alors de traitement hormonal contraceptif et de crèmes anti-acnéiques. D’autres solutions sont aussi envisagées comme l’épilation au laser ou des crèmes ralentissant la pousse des poils.
*Retard, précocité ou absence d’ovulation au cours du cycle menstruel, événements liés à des troubles des règles ou de stérilité
**Incapacité temporaire ou définitive de l’ovaire à libérer un ovocyte capable d’être fécondé, une cause importante de stérilité
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Source : Inserm, www.gynandco.be, sites consultés le 30 janvier 2020
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Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet