Qu’est-ce que l’illectronisme ?

09 décembre 2020

Consulter ses mails, effectuer des démarches administratives ou postuler à une offre d’emploi. Aujourd’hui, tout passe par l’ordinateur. Mais certaines personnes restent hermétiques aux nouvelles technologies et ne parviennent pas à s’en servir. C’est ce que l’on appelle l’illectronisme.

Savoir ou pouvoir utiliser Internet ou un logiciel de texte appartient à notre quotidien. Qui plus est dans cette période de Covid-19 où le télétravail ou encore les apéros Zoom sont mis en exergue. Si l’accès à cette technologie est une évidence pour bon nombre d’entre nous, elle ne l’est pas pour ceux qui sont victimes d’illectronisme.

Derrière ce néologisme se cache la contraction de deux termes : « illettrisme » et « électronique ». Entré dans le dictionnaire Larousse cette année, le terme d’illectronisme désigne « l’état d’une personne qui ne maîtrise pas les compétences nécessaires à l’utilisation et à la création des ressources numériques. »

En fait, dans l’illectronisme, on distingue ceux qui ne parviennent pas à se servir techniquement des outils comme un ordinateur ou un smartphone de ceux qui ont du mal à maîtriser leur contenu comme le fait de remplir un formulaire en ligne, acheter sur un site Web, ou payer ses factures.

Pas rare…

Et si vous pensez que cette situation ne concerne qu’une minorité de personnes, vous vous trompez. Selon un travail du Syndicat de la presse sociale et de l’institut CSA datant de 2018, au cours des 12 mois précédents, « 5% des Français ont renoncé à faire quelque chose parce qu’il fallait utiliser Internet ou les équipements de nouvelles technologies (se servir d’un outil de traitement de texte, enregistrer des documents, envoyer un e-mail…). »

Dans la même veine, l’Insee, qui s’est également penché sur le sujet rapporte qu’en 2019, « 15% des plus de 15 ans n’ont pas utilisé Internet au cours de l’année, tandis que 38% des usagers manquent d’au moins une compétence numérique de base et 2% sont dépourvus de toute compétence. »

A qui la faute ?

Ce non-usage est surtout étroitement lié à la fracture numérique. Si l’accès à Internet se développe, des inégalités persistent chez les personnes les plus âgées, les moins diplômées et les ménages aux revenus modestes. C’est pourquoi l’Insee appelait encore récemment à « réduire, à tous les âges et tout au long de la vie, les inégalités matérielles et de fournir une formation continue. »

A noter : Dans un rapport de la mission d’information « Lutte contre l’illectronisme et inclusion numérique » datant de septembre dernier, des sénateurs ont fait 45 propositions et ont appelé à mobiliser 1 milliard d’euros pour financer l’inclusion numérique.

  • Source : www.senat.fr, consulté le 8 décembre 2020

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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