Qui peut donner un rein de son vivant ?

26 octobre 2021

Quand l’insuffisance rénale devient chronique et sévère, la greffe du rein issue du vivant constitue une thérapeutique efficace pour le patient. Encore faut-il que cette technique soit suffisamment connue pour couvrir les besoins. Le point à l’occasion de la campagne de l’Agence de la biomédecine organisée jusqu’au 11 novembre.

En France, l’insuffisance rénale chronique affecte 1 personne sur 10, soit 5,7 millions de patients. En général, la dialyse est proposée en première intention pour palier le dysfonctionnement du rein et son incapacité à filtrer correctement le sang de l’organisme. La greffe rénale à partir de donneur vivant, moins connue, fait aussi partie des solutions efficaces dans la prise en charge du malade.

Quand cet acte est possible, il constitue même « la meilleure option thérapeutique. Les patients peuvent ainsi retrouver une meilleure qualité de vie, sans les contraintes* et les effets d’un traitement par dialyse », relaie l’Agence de la biomédecine à l’occasion de la campagne Don de rein à un proche, la solution est en nous tous, organisée du 18 octobre au 11 novembre.

Par ailleurs, le rein greffé est bien souvent capable de mimer la même fonction qu’un rein originel sain : l’espérance de vie s’en trouve améliorée. Les effets indésirables liés à la transplantation sont « peu sévères et transitoires ». Ils relèvent de « douleurs au niveau de la cicatrice, d’infections urinaires (fièvre), d’hypertension artérielle nécessitant un traitement, de complications pulmonaires ».

En chiffres

En 2019, un total de 3 643 greffes rénales a été rapportées, dont 14% permises par un don issu du vivant. Mais ce recours thérapeutique reste mal connu. Et c’est toute la raison d’être de la campagne. Comment concrètement améliorer la sensibilisation à ce sujet ?

  • Parlez-en à vos proches: si vous êtes atteint(e) d’une insuffisance rénale, n’hésitez pas à aborder le sujet avec vos proches, votre médecin traitant et votre néphrologue, dès que le diagnostic est posé. La question du don en général, et celui issu du vivant dans ce cas, s’avère sensible, et les démarches complexes à mettre en œuvre ;
  • Gardez en mémoire que le donneur doit avoir un lien avec le patient : en plus d’être majeur, le donneur doit entretenir un lien étroit avec le receveur. Ce peut-être un membre de la famille**, « mais également toute personne apportant la preuve d’une vie commune d’au moins deux ans avec le receveur, ou bien d’un lien affectif étroit et stable avec la personne malade, là encore depuis deux ans minimum », précise l’Agence de la biomédecine.

Pour aller plus loin sur le don du rein issu du vivant, rendez-vous sur la page dondorganes.fr.

A noter : le don du rein issu du vivant est plus efficace que le don effectué par prélèvement sur un patient décédé. Dans le cadre du don issu du vivant, 75% des greffons restent fonctionnels 10 ans après la transplantation. Contre 66% lorsque le rein est prélevé sur une personne décédée.

*Après une transplantation rénale : un traitement immunosuppresseur est indispensable pour conserver le bon fonctionnement du greffon

**« Lorsque le donneur est un frère ou une sœur parfaitement compatible, cela permet d’alléger le traitement antirejet et d’espérer de meilleurs résultats à très long terme », Agence de la biomédecine 

  • Source : Agence de la biomédecine, le 13 octobre 2021

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils