Radiothérapie : la technologie personnalisée

21 mai 2014

Près de 90% des tumeurs cérébrales traitées par radio-chirurgie ultra-ciblée à l’Institut Gustave Roussy (IGR) à Villejuif, n’ont pas grossi un an après le traitement. Les progrès technologiques en radiothérapie et notamment en imagerie médicale ont ainsi amélioré de nombreux pronostics, autrefois bien plus sombres. L’IGR est particulièrement en pointe sur ce front.

La plateforme de radiothérapie de l’IGR est composée de 8 machines. Parmi elles, des appareils de tomothérapie permettent de traiter les tumeurs de formes complexes et ou situées près d’organes sensibles. « Le premier arrivé, le Novalis Tx, nous a permis depuis 2012 de traiter les tumeurs et les métastases cérébrales de plus de 500 patients », indique le Pr Eric Deutsch, oncologue-radiothérapeute en charge du développement de la plateforme. « Nous disposons désormais du recul nécessaire pour pouvoir dire que sur les 800 tumeurs traitées, près de 90% n’ont pas évolué un an après le traitement. »

Dernièrement, « nous avons aussi fait l’acquisition de deux machines d’Image Guided Radiotherapy (IGRT) », souligne le Pr Eric Deutsch. Ces machines de haute technologie ciblent les tumeurs avec une grande précision, en suivant leurs éventuels mouvements grâce à une imagerie intégrée, ce qui accroît considérablement la qualité et la sécurité des traitements.

Du cas par cas

« Ces bons résultats sont dus aux progrès de la technologie, mais surtout à l’amélioration du guidage par imagerie médicale et à l’informatique », insiste Eric Deutsch. « Il est ainsi possible d’adapter très précisément l’irradiation à la taille de la tumeur et de calculer la juste dose à délivrer en toute sécurité, au millimètre près. » Ainsi, de plus en plus de petites tumeurs peuvent être traitées par radiothérapie. C’est le cas de petites tumeurs non opérables. « Nous irradions les petits volumes avec une grande précision, ce qui permet de protéger les tissus et organes voisins », explique-t-il. « Mais aussi, en un petit nombre de séances, d’attaquer la tumeur avec de fortes doses. » Pour être encore plus efficace.

A l’Institut Gustave Roussy, une réunion entre radiothérapeutes et physiciens est systématiquement organisée pour chaque patient. « L’objectif n’est pas forcément d’utiliser à tout prix la dernière machine acquise, mais d’utiliser les nouveaux outils technologiques pour un traitement optimal », ajoute l’oncologue-radiothérapeute. « C’est aussi la raison pour laquelle nous avons recruté, il y a un an, un responsable à temps plein de la qualité des traitements et des suivis de procédures. Ainsi, nous souhaitons qu’il n’y ait pas de marge pour l’approximation. » Car en matière de radiothérapie, il n’est pas systématiquement possible de ré-irradier pour « rattraper un premier traitement ». La précision du premier traitement est donc un élément majeur…

  • Source : Institut Gustave Roussy, 13 mai 2014 – Interview du Pr Eric Deutsch, radiothérapeute en charge du développement de la plateforme de radiothérapie de l’Institut Gustave Roussy, 19 mai 2014

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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