Recherche médicale dans les pays en développement : et l’éthique dans tout ça ?
08 mars 2002
Les essais cliniques menés dans les pays en développement par les chercheurs – ou les entreprises… – de pays développés posent un réel problème d’éthique.
Car ainsi que l’affirme l’Australien Franck Shan dans un courrier adressé au New England Journal of Medicine, « la recherche médicale effectuée dans un pays en développement aboutit à la création de nouveaux traitements… qui ne seront pas disponibles ensuite pour ces pays. » Force est de reconnaître qu’il n’a pas totalement tort…
Les pays défavorisés n’ont pas les moyens d’acquérir ces nouveaux médicaments. Pourtant, il serait possible d’inverser la tendance. Il suffirait pour cela que les « grands » pays – ou supposés tels – fassent plein usage des mécanismes prévus dans le cadre de l’Aide au Développement de l’Outre-mer. Laquelle pourtant, ne cesse de diminuer depuis dix ans.
Selon les critères de l’ONU, chaque pays industrialisé devrait investir au minimum 0,7% de son PIB dans ce domaine. Et nous sommes bien loin du compte : des nations aussi prospères que les Etats-Unis ne donnent en effet que 0,10% de leur PIB. La France elle, se place au 6ième rang avec 0,39% de son PIB. Et seuls le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas et la Suède atteignent voire dépassent le seuil minimum fixé par les Nations unies.
L’avarice guette les pays développés. De ce fait, elle creuse un peu plus le fossé entre les riches et pauvres. C’est en cela, mais en cela seulement, que les recherches menées dans les pays en développement posent un réel problème d’éthique.