Recherche médicale : priorité à la cancérologie et aux maladies neurodégénératives
13 avril 2022
Qu’attendent grand public et médecins de la recherche médicale ? C’est la question posée pour la deuxième année consécutive par l’institut de sondage BVA, pour le compte de la Fondation de l’Avenir, qui soutient et promeut la recherche et l'innovation en santé. Etat des lieux.
Un intérêt grandissant du grand public pour la recherche. C’était le constat dressé par le premier baromètre du genre publié en avril 2021, un peu plus d’un an après le début de la pandémie de Covid-19. Qu’en est-il en 2022 ? Si, bien que toujours présente, la pandémie a peu à peu cédé la place à d’autres sujets d’actualité, cet intérêt ne se dément pas. Et il ne concerne pas seulement la recherche sur les maladies infectieuses, aussi bien côté grand public que médecins.
Car le baromètre de la Fondation de l’Avenir a ceci d’original qu’il s’intéresse à la fois aux perceptions et attentes du grand public (1 000 personnes majeures interrogées courant février) qu’à celle des médecins (204 professionnels sondés). Parmi les points qui les mettent d’accord, l’importance accordée à la recherche médicale par rapport à d’autres domaines de recherche scientifique, comme l’énergie ou la conquête spatiale.
Priorité à la cancérologie
Cet intérêt se traduit par une amélioration de la connaissance des « thèmes de recherche médicale prometteurs », côté grand public : si, dans le baromètre précédent, 39% des personnes interrogées ne pouvaient en citer aucun, ils n’étaient plus que 25% en 2022. La recherche en cancérologie est la plus souvent évoquée, aussi bien du côté des médecins que du grand public (37% dans les deux cas). Le VIH, cité en deuxième par le grand public (16%) n’apparaît en revanche plus comme un thème de recherche prometteur par les médecins (2%). Enfin, la recherche autour du Covid-19, de la conception des vaccins aux traitements, est citée en troisième position (15% du grand public, 19% des médecins).
Fort logiquement, la recherche en cancérologie apparaît comme devant être la priorité de la recherche médicale chez les médecins (91%), et en deuxième position chez le grand public (74%). Les Français placent en tête de leurs priorités (77%) la recherche sur les maladies neurologiques (Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques) ; elle arrive en deuxième position chez les médecins (88%).
Covid : prime aux biotechs
Autre point saillant de ce baromètre : le fait que les laboratoires publics, même identifiés comme les principaux acteurs de la recherche médicale, sont moins spontanément cités que les laboratoires privés, voire les start up. Un effet qui pourrait être lié « à la médiatisation et à la mise en avant du travail des biotechs au moment de l’élaboration des vaccins » contre le Covid-19. Les découvreurs des vaccins à base d’ARN messager, BioNTech et Moderna, entrent en effet dans cette catégorie.
L’image de la recherche française a-t-elle pâti de sa faible présence dans la lutte contre la pandémie ? C’est fort possible : les Français sont moins positifs qu’en 2020 sur le fait que la France est un grand pays de recherche médicale (69%, en recul de 12 points). Enfin, 95% du grand public et des médecins estiment que « les résultats de la recherche médicale doivent pouvoir bénéficier à tous ». 92% des médecins et 93% du grand public jugent qu’« il est important que la recherche garde son indépendance vis-à-vis des intérêts des entreprises ou des lobbies ».