Réévaluation générale des coxibs : la vraie information…

17 décembre 2003

Y a-t-il un scandale des coxibs, comme on l’a lu dans les colonnes d’un quotidien parisien ?L’allusion « à un rapport confidentiel à ce jour » semble sulfureuse. Car en réalité, l’autorité européenne vient de confirmer la sécurité de ces médicaments…

En réponse à une saisine de la France qui remonte à juillet 2002, le Comité des Spécialités pharmaceutiques de l’Union européenne (CPMP) vient en effet de rendre public un avis qui rassure. Il concerne d’ailleurs non pas deux médicaments comme indiqué, mais cinq : celecoxib et rofecoxib, etoricoxib, parecoxib et valdecoxib

Par rapport aux anti-inflammatoires (AINS) classiques, ces médicaments présentent l’avantage déterminant de juguler l’inflammation sans attaquer l’estomac. Or des biais importants, apparus dans une étude concernant le celecobix, avaient laissé penser que son fabricant avait « omis » de mentionner une étude aux résultats défavorables sur ce point… A peu près au même moment, une équipe américaine avait conclu (à la légère comme cela fut prouvé par la suite…) que les coxibs augmenteraient relativement le risque cardio-vasculaire. Elle avait en fait comparé deux types de population fort différents : des rhumatisants qui prenaient un coxib d’une part, et des sujets sains d’autre part…

L’AFSSAPS là encore, était montée au créneau. « Ce travail n’apportant aucune donnée nouvelle » selon ses experts, elle avait rappelé que, « lors de la prescription d’AINS chez des patients présentant des facteurs de risque cardio-vasculaire, le prescripteur doit garder à l’esprit que les coxibs n’ont aucun effet » sur la coagulation sanguine. La prescription d’un anticoagulant peut alors s’imposer quand des antécédents cardiaques nécessitent la prescription d’un médicament à visée anticoagulante. Ce qui paraît évident…

Mené à l’échelle européenne, le travail du CPMP clôt donc un débat surtout fondé sur des rumeurs… Le Comité demande aux fabricants de préciser le cas échéant les mentions légales de ces médicaments. L’information des patients aux antécédents gastro-intestinaux ou cardio-vasculaires sera donc renforcée, la sécurité d’usage de ces médicaments s’en trouvant confortée. Et surtout leur diffusion devrait progresser. Car ainsi que le souligne le Pr Maxime Dougados (CHU Cochin, Paris), « chez les malades qui prennent des AINS classiques, les effets indésirables graves sur l’estomac surviennent dans bien des cas sans signe d’alerte. » Et pourtant « en dépit du profil d’efficacité et de tolérance (…) des coxibs (ils) ne sont encore utilisés que chez 11% environ des patients en Europe. »

  • Source : European Agency for the Evaluation of Medicinal products (EMEA), 20 novembre 2003

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