Réforme des maternités: il reste du chemin

28 juillet 1999

Sous l’effet d’un mouvement de concentration visant à fermer les maternités effectuant moins de 300 accouchements par an, le restructuration du « parc » obstétrical français a entraîné une mutation qui ne s’est pas toujours effectuée sans douleurs. La fermeture de ces maternités s’est parfois accompagnée de conflits locaux qui ont même, pour certains, été portés au niveau national. Le débat reste ouvert quant au bien-fondé d’une politique mise en place – sans doute sans concertation suffisante – au nom de la sécurité de la mère et de l’enfant. Certains de nos voisins ont une politique inverse, fondée sur le développement de l’accouchement… à domicile. Or ils enregistrent une mortalité maternelle et infantile en tous points semblable à la notre. Quoi qu’il en soit, alors que la France comptait 489 « petites » maternités en 1975, leur nombre est passé à seulement 90 en 1996. Le Ministère de l’Emploi et de la Solidarité reconnaît que la concentration été particulièrement accentuée au sein des cliniques privées. Il souligne également que cette réforme s’est accompagnée « d’un accroissement de l’emploi des sages-femmes, notamment dans le secteur public, ce qui a permis d’améliorer le suivi des grossesses et la sécurité de naissances ». Malgré cela, « en 1996 plus d’un tiers des grossesses multiples n’était pas pris en charge par des maternités comportant des unités de néonatalogie ou de réanimation néonatale ».

  • Source : Drees, études et résultats, N°21, juillet 1999

Aller à la barre d’outils