Regards sur le VIH : les Français bienveillants… en apparence
01 décembre 2017
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En cette journée mondiale de lutte contre le Sida, l’association AIDES rend publique un sondage concernant la perception des Français sur les personnes séropositives. Résultat, si ce travail fait apparaître une certaine bienveillance, il met aussi en lumière la persistance de certaines craintes, le plus souvent infondées.
À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, AIDES publie la 3e édition de son rapport VIH/hépatites, la face cachée des discriminations. Menée sur un échantillon représentatif de 1 000 personnes, cette enquête montre à quel point les connaissances des Français sur le virus n’ont pas évolué depuis l’arrivée des premiers traitements, au milieu des années 90.
Quelques points qui rassurent…
Une immense majorité des répondants considère qu’une personne séropositive sous traitement peut « avoir une activité professionnelle » (98 %), « exercer des responsabilités managériales » (97 %) et « vivre comme tout le monde » (87 %). Ils sont également 90 % à considérer qu’un patient touché par le VIH et sous traitement peut avoir « une vie sexuelle comme tout le monde ». « Serions-nous entrés dans une nouvelle ère, celle d’une acceptation quasi unanime des personnes séropositives ? », interroge AIDES. Pas si sûr.
… et d’autres qui inquiètent !
Sitôt que sont abordés des sujets concrets, les réponses se font moins unanimes. Ainsi, un répondant sur cinq se sentirait « mal à l’aise » si « l’un des enseignants de son enfant était séropositif ». Ce taux grimpe à 33 % chez les moins de 35 ans. Par ailleurs, 16 % ressentiraient le même mal être à l’idée d’avoir « un collègue de travail touché par la maladie ».
Les avancées thérapeutiques méconnues
Dernier point, le rôle préventif des traitements sur la transmission du VIH est encore largement ignoré. Ainsi, 87% des sondés considèrent toujours qu’avoir des rapports sexuels sans préservatif avec une personne séropositive sous traitement constitue « un risque élevé voire très élevé » de contamination. Pourtant, comme le rappelle AIDES, « une personne séropositive dépistée, traitée et avec une charge virale indétectable ne transmet plus le VIH ».
Dans la même veine, 71% des personnes interrogées pensent encore qu’une femme enceinte, séropositive et sous traitement, fait courir un risque de contamination élevé à son enfant. Or « ce risque est quasi nul. »
Devant ces résultats, l’association AIDES appelle à la « mise en mise en place de dispositifs ambitieux d’information et de sensibilisation du grand public sur les modes de transmission et le rôle préventif des traitements. »