Régime alimentaire : comment mange le monde ?

10 octobre 2022

Bien manger fait partie des facteurs favorisant une bonne santé. C’est pourquoi l’Organisation mondiale de la Santé et les autorités sanitaires de nombreux pays mènent campagne pour inciter à une meilleure alimentation. Mais est-ce efficace ? Comment mange-t-on dans les différents pays ?

Les recommandations officielles au niveau international comme national, dans la plupart des pays, sont sensiblement les mêmes depuis bientôt 20 ans* : manger beaucoup de fruits et légumes, des céréales complètes, des légumineuses et des noix, et moins de sucre, de viande et d’aliments transformés. De nombreuses campagnes de sensibilisation sont, depuis, régulièrement menées à travers le monde pour inciter le plus de personnes possibles à se nourrir mieux. Alors où en est le monde de son alimentation ?

Des bons et des mauvais élèves

Pour en savoir plus sur le sujet, Victoria Miller de la Friedman School of Nutrition Science and Policy à la Tufts University, a mené une large analyse en se basant sur les données de plus de 1 100 enquêtes nutritionnelles menées dans 185 pays en 2018. Ce travail d’ampleur lui a permis de comparer la qualité des régimes selon les pays, évaluée sur une échelle appelée The Alternative Healthy Eating Index. Sur cette échelle, 0 correspond à un régime très mauvais pour la santé (beaucoup de sucre et de viandes) et 100, à l’équivalent du régime méditerranéen.

Des disparités importantes sont ressorties de cette analyse. Ainsi, les pays les mieux notés – où les gens ont un régime sain – c’est-à-dire le Vietnam, l’Iran, l’Indonésie et l’Inde, ont obtenu des scores supérieurs à 50. Alors qu’au bas de l’échelle, le Brésil, le Mexique, les Etats-Unis et l’Egypte n’ont pas dépassé les 30. En moyenne, la note mondiale était de 40,3.

Légère amélioration

L’autrice a également réalisé le même travail sur les années 1990 afin de comparer avec les résultats actuels. Résultat, un gain de 1,5 point au total sur la moyenne mondiale. Cette amélioration, « faible mais significative », selon Miller, permet d’estimer que les choses sont moins pires qu’avant. Sans nul doute grâce aux recommandations.

Cela étant, il ne s’agit que d’une moyenne, et tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, selon les pays, mais aussi selon les individus. Ainsi, d’autres disparités ont émergé de ces analyses : « manger sainement semble largement influencé par des facteurs socio-économiques, le niveau d’éducation et le fait de vivre en ville », note Miller. « Globalement et dans la plupart des régions du monde, plus les personnes étaient instruites, meilleur était leur régime. »

Autre disparité, les enfants semblent manger mieux que leurs aînés. Mais en grandissant, leur alimentation se détériore globalement. « Il serait donc intéressant de cibler les enfants avec les campagnes de sensibilisation et d’éducation au régime sain », suggère l’autrice, qui souhaite poursuivre son travail afin de mieux cibler les recommandations en fonction des besoins.

*L’Assemblée mondiale de la Santé a adopté en 2004 la « Stratégie mondiale de l’OMS pour l’alimentation, l’exercice physique et la santé »

  • Source : Tufts University, Health Sciences Campus

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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