Régime cétogène : bénéfique chez les sportifs ?
08 juin 2021
Exit les glucides. Vive les lipides ! A l’origine, le régime cétogène, qui consiste donc à remplacer les premiers par les seconds, a été développé pour la prise en charge d’enfants atteints d’épilepsie grave rebelle et résistante aux traitements médicaux. Il apparaît surtout en vogue chez le sportif…
Dans le régime cétogène, environ 90% de l’apport énergétique total (AET) est fourni sous forme de lipides, 8% de protéines et 2% de glucides. Dans l’assiette, les sucres ajoutés et produits sucrés tout comme les féculents (céréales, légumes secs…), les fruits, et certains légumes « riches » en sucre (carottes, betteraves…) sont supprimés. Et ce, au profit des lipides et d’un tout petit peu de protéines : beurre, huiles végétales, oléagineux (amandes, noix…), fromage, poissons gras, viande…
Le principe ? Utiliser les cétones, des composés organiques fabriqués par le foie – issus de la dégradation des acides gras des lipides – comme produit de substitution aux glucides. Comme le souligne la diététicienne-nutritionniste Maud Périchon, « les cétones peuvent passer la barrière hémato-encéphalique et donc nourrir le cerveau en l’absence de glucides ». En l’occurrence, le gras est en quelque sorte utilisé comme carburant de l’effort, en lieu et place des glucides.
Sports d’endurance
Mais ce n’est pas tout. Chez le sportif, « les lipides sont utilisés lors d’efforts à basse intensité », reprend-elle. « A partir de la mise en place d’un régime cétogène, on oblige l’organisme à puiser dans d’autres sources énergétiques que les glucides et donc à mieux utiliser les lipides à l’effort. » Sans compter que ce régime leur permettrait aussi de perdre du poids.
De là à le préconiser ? La diététicienne-nutritionniste prône la prudence. « Comme tout régime qui évince certains aliments, il ne doit pas être poursuivi sur du long terme, mais peut être utilisé de manière ponctuelle dans une saison sportive… en fonction de son sport ! En effet, pour les sportifs d’endurance (marathonien, triathlètes…), ce régime peut être très intéressant pour stimuler et améliorer l’utilisation des lipides à l’effort ». A condition toutefois d’en parler à son médecin au préalable…
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Source : Université Jean Monnet de Saint-Etienne, Maud Périchon, Le régime cétogène - ANSES, Avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à « une demande d’évaluation des justificatifs relatifs à une DADFMS présentée pour répondre aux besoins nutritionnels des nourrissons et des enfants de la naissance jusqu’à l’âge de 3 ans nécessitant la mise en place d’un régime cétogène en cas d’épilepsie grave rebelle et résistante aux traitements médicaux ainsi que pour les patients en cas de maladie héréditaire du métabolisme comme les déficits en pyruvate déshydrogénase et les déficits du transporteur de glucose de type 1 » - 22 octobre 2019
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet