Régime : l’effet yoyo expliqué

05 décembre 2024

Perdre du poids pour ensuite le reprendre. C’est l’effet yo-yo. Même si ce phénomène conserve sa part de mystères, des chercheurs de Zurich ont montré que tout cela serait dû à l’épigénétique. Explication.

Comment expliquer l’effet yoyo, ce processus de perte de poids rapide… mais qui entraîne une reprise de poids tout aussi rapide ? L’idée la plus répandue est qu’après l’euphorie des premiers kilos perdus, la réalité nous rattrape. Le corps et l’esprit s’épuisent face aux restrictions drastiques et les mauvaises habitudes de nutrition reprennent le dessus.

Dans la revue Nature, des chercheurs suisses apportent néanmoins un regard plus scientifique. Un regard qui s’appuie sur l’épigénétique.
Contrairement à notre séquence génétique qui reste stable tout au long de notre vie, les marqueurs épigénétiques sont dynamiques et peuvent être influencés par notre mode de vie, notamment notre alimentation. Ces marqueurs déterminent quels gènes sont actifs ou inactifs dans nos cellules.

Les cellules graisseuses ont de la mémoire

L’étude de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich montre en fait que le surpoids et l’obésité laissent une empreinte durable sur les cellules graisseuses. Les chercheurs ont découvert que même après une perte de poids réussie, ces cellules conservent une « mémoire » de leur état antérieur. « Les cellules adipeuses se souviennent de l’état de surpoids et peuvent y revenir plus facilement », expliquent les auteurs. « Nous avons donc trouvé une base moléculaire pour l’effet yo-yo. »

Cette découverte a été validée à la fois chez la souris et chez l’homme, grâce à l’analyse d’échantillons de tissu adipeux prélevés chez des personnes ayant subi une chirurgie bariatrique.

La prévention est la clé

« Les cellules adipeuses ont une longue durée de vie », continuent les auteurs. « En moyenne, elles vivent dix ans avant que notre corps ne les remplace par de nouvelles cellules. Il n’est pas encore possible de modifier les marqueurs épigénétiques pertinents dans le noyau cellulaire à l’aide de médicaments et d’effacer ainsi la mémoire épigénétique ».

Les cherchent soulignent donc l’importance de la prévention : la meilleure façon de lutter contre l’effet yoyo est d’éviter le surpoids tôt dans la vie. Un message qui s’adresse aux jeunes et à leurs parents.

  • Source : https://www.nature.com/articles/s41586-024-08165-7

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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