Régimes détox… Gare à l’intox

27 décembre 2021

Ce n’est pas un scoop : la période des fêtes est propice aux excès gastronomiques en tout genre. Mais nul besoin de se lancer dans une grande opération détox entre deux repas trop copieux. Notre corps se débrouille très bien tout seul.

Tapez les mots « cure détox » dans votre moteur de recherche. A peine une seconde plus tard, près de trois millions de résultats vous sont proposés. C’est dire la popularité de ce type de recherche Internet, tout particulièrement avant, pendant et après la période des fêtes. Parce que, à force de repas à rallonge, lourds et alcoolisés, le corps souffre et qu’on a envie de l’aider un peu.

Sauf que les menus, jus ou cures « détox » ne reposent pas sur grand-chose. « Croire que l’on peut faire tous les excès et qu’il suffit ensuite de prendre une tisane, un jus de citron, de jeûner pendant 24 heures ou de suer dans un hammam pour faire disparaître toutes les toxines et déchets accumulés est illusoire », écrivent, lapidaires, les deux auteures du livre Fake News Santé édité par l’Inserm, qui pulvérise les idées reçues sur les thématiques de santé.

Fausses allégations santé

Elles ne sont pas les seules : il y a quelques mois, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) alertait une nouvelle fois sur les fausses allégations santé de certains produits de consommation comme des tisanes, jus ou vitamines aux prétendues vertus « détox », et tout particulièrement ceux vendus sur Internet. De son côté, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) produit régulièrement avis et recommandations sur des compléments alimentaires qui, au mieux, n’ont apporté aucune preuve de leur efficacité, et au pire peuvent être dangereux.

C’est notamment le cas de la p-synéphrine, naturellement présente dans l’écorce d’orange amère et que l’on retrouve dans de nombreux compléments alimentaires « minceur ». Cette substance a fait l’objet d’une vingtaine de signalements pour des effets indésirables auprès du site Nutrivigilance de l’Anses. « Des effets cardiovasculaires, des atteintes hépatiques, une hyperphosphorémie et une atteinte neurologique », précise l’Agence.

Foie et rein

Mais alors, comment aider notre corps à se débarrasser des déchets et toxines accumulés pendant les fêtes ? Tout simplement en lui faisant confiance : « notre organisme est très bien équipé pour se nettoyer au quotidien », rappellent les auteures de Fake News Santé. « Il possède notamment des organes de détoxication très efficaces : le foie et les reins ». Le premier agit comme une « usine d’épuration » qu’il n’est pas besoin de détoxifier lorsque l’on est en bonne santé. Les seconds éliminent les déchets via l’urine ; ils en produisent 1,5 l par jour.

Et si certains aliments ou extraits de plantes peuvent accélérer l’élimination ou la dégradation des toxines, « qu’il s’agisse de polluants ou de médicaments », chaque type de toxine « suit un circuit de dégradation et d’élimination bien particulier au sein de l’organisme », précisent les auteures. Ainsi, « aucun remède ne peut prétendre « nettoyer l’organisme » de façon globale ».

  • Source : Fake News Santé – Inserm, par Laurianne Geffroy et Léa Surugue aux éditions du Cherche midi – DGCCRF - Anses, consultés le 13 décembre 2021

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Vincent Roche

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