Reims : une femme meurt de la rage

13 octobre 2023

La patiente avait été admise au CHU de Reims le 7 octobre, elle est décédée de la rage deux jours plus tard. Cette femme avait été griffée par un chat sauvage lors d’un voyage à l’étranger.

Elle est décédée malgré une prise en charge rapide. Jeudi 12 octobre, le CHU de Reims (Marne), a annoncé la mort d’une patiente atteinte de la rage, admise le 7 octobre et décédée 2 jours plus tard. Accompagnée d’un homme, elle s’était présentée à l’hôpital le samedi précédent. Tous les deux avaient été blessés par un chat quelques semaines auparavant dans un pays du Maghreb. Immédiatement, le personnel soignant a identifié les symptômes de la rage et l’a traité de manière adaptée, hospitalisée en réanimation. Elle a malheureusement succombé à la maladie deux jours après. L’homme, asymptomatique, s’est vu administré une vaccination prophylactique post-exposition et placé sous surveillance.

Le Centre national de référence de la rage (CNRR), sous contrôle de l’Institut Pasteur, est le seul habilité à poser le diagnostic de la rage, a confirmé le diagnostic mercredi 11 octobre.

Très rare cas de rage en France

Ce cas de rage, zoonose causée par les virus du genre Lyssavirus, sur le territoire français est un cas dit « importé ». Les derniers cas humais acquis à l’étranger remonte à 2017 et le décès d’un enfant de 10 ans contaminé au Sri Lanka et à 2016 et le décès d’un homme contaminé au Bengladesh. Le dernier cas acquis en France métropolitaine a été observé en 2019. Le patient, décédé, avait été contaminé par le lyssavirus EBLV-1, un lyssavirus de chauve-souris. Avant cela, aucun cas n’avait été observé depuis 1924. Et chez les animaux, « la France est indemne de rage des mammifères terrestres non volants depuis 2001 », souligne l’Institut Pasteur. Les mammifères volants étant les chauves-souris.

En France, trois situations sont considérées à risque :

  • Les morsures, griffures et autres contacts de salive sur plaie ou muqueuse dans un pays où la rage circule chez les chiens ou la faune sauvage (Guyane incluse) ;
  • les contacts avec des chauves-souris, partout dans le monde notamment en France métropolitaine ;
  • les morsures, griffures et contacts sur plaie ou muqueuse avec un animal ayant voyagé illégalement hors de l’Union européenne dans vaccination antirabique.

Un vaccin prophylactique postexposition

En cas de contact avec un animal suspect, le traitement consiste en un nettoyage immédiat des plaies à l’eau et au savon durant 15 minutes et l’application d’un antiseptique. La prophylaxie comprend un vaccin et une immunoglobine antirabique, des anticorps, pour les expositions les plus sévères.

« En 2022 en France, 2 391 personnes ont reçu une prophylaxie post-exposition dans un centre antirabique français parmi lesquelles 62,2 % de personnes exposées à l’étranger », détaille l’Institut Pasteur. Réalisée à temps, la prévention est efficace à 100 %. « Le traitement doit être effectué rapidement après l’exposition, avant l’apparition des premiers symptômes qui signe une évolution inexorablement fatale », ajoute l’Institut Pasteur.

Après une incubation qui peut durer 2 à 3 mois, les premiers symptômes sont une fièvre accompagnée de douleurs et des fourmillements ou brûlures au niveau de la blessure.

Il existe deux formes de rage, que détaille l’OMS :

  • « La forme ‘furieuse’, avec une hyperactivité du malade, une excitabilité, des hallucinations, un manque de coordination, une hydrophobie (peur de l’eau) et une aérophobie (peur des courants d’air ou de l’air frais). Le décès survient en quelques jours par arrêt cardiorespiratoire.
  • La forme paralytique concerne environ 20 % des cas humains. L’évolution est alors moins spectaculaire et en général plus longue que pour la rage furieuse. Les muscles se paralysent progressivement, à partir de l’endroit de la blessure. Le coma s’installe lentement et le patient finit par mourir. Les cas de rage paralytique sont souvent mal diagnostiqués, ce qui contribue à la sous-notification de la maladie. »

Le virus atteint le système nerveux central et « entraîne une inflammation progressive et mortelle de l’encéphale et de la moelle épinière ».

Dans le monde, la rage est responsable chaque année de 59 000 décès, principalement en Asie et en Afrique et le plus souvent après la morsure d’un chien enragé.

  • Source : OMS, rage, 20 septembre 2023 – Institut Pasteur, rage, octobre 2023 – CHU de Reims, 12 octobre 2023

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche

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