Nipah : quel est ce virus qui inquiète les autorités indiennes ?
18 septembre 2023
Identifié pour la première fois en 1999, le virus Nipah sévit actuellement dans le Kerala, en Inde. Il a déjà fait deux morts et le bilan pourrait s’alourdir. Les autorités sanitaires prennent des mesures afin d’empêcher l’apparition d’une épidémie.
Il est inscrit sur la liste des neuf maladies prioritaires, élaborée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En Inde, les autorités du Kerala tentent de contenir l’épidémie alors que le virus Nipah a fait deux morts dans le sud de cet état. Quatre cas positifs ont été confirmés à ce stade. Les rassemblements publics ont été restreints et certaines écoles fermées. C’est la quatrième épidémie dans cette région depuis 2018.
La maladie due au virus Nipah est une zoonose transmissible à l’homme via les chauves-souris et les porcs mais aussi par contamination interhumaine. Il peut aussi se transmettre via des aliments contaminés. « Bien que le virus Nipah n’ait provoqué que peu de flambées en Asie, il peut infecter un grand nombre d’espèces animales et entraîne des maladies graves et des décès chez l’homme, ce qui en fait une source de préoccupation pour la santé publique », note l’OMS. Sans traitement ni vaccin disponible, le virus est mortel entre 40 % et 75 % des cas.
Quels symptômes ?
L’infection peut être asymptomatique. Sinon, les premiers symptômes sont :
- La fièvre ;
- des céphalées ;
- des myalgies ;
- des vomissements ;
- des maux de gorge.
« Il peut ensuite apparaître des vertiges, de la somnolence, une altération de l’état de conscience et des signes neurologiques évocateurs d’une encéphalite aiguë. Certains sujets peuvent aussi présenter une pneumonie atypique et des problèmes respiratoires sévères, y compris une insuffisance respiratoire aiguë », complète l’OMS. La principale complication est l’encéphalite aiguë, accompagnée de convulsions. Des symptômes graves qui évoluent en coma en 24 à 48 heures.
On estime le temps d’incubation entre 4 et 14 jours. Avec des symptômes non-spécifiques, le diagnostic peut être difficile à poser et retarder la mise en œuvre des mesures efficaces pour empêcher une flambée épidémique. Un test PCR ou la détection d’anticorps spécifique permet de confirmer le diagnostic.
Le traitement est symptomatique. Le patient peut avoir besoin de soins intensifs pour la prise en charge de complications respiratoires et neurologiques.
Découvert en Malaisie chez des éleveurs de porcs
Le virus Nipah a été identifié pour la première fois en 1999, parmi des éleveurs de porcs en Malaisie. A l’époque, 300 personnes avaient alors été infectées, plus d’une centaine étaient décédées. On le retrouve presque chaque année depuis 2001 au Bangladesh et il a plusieurs fois été observé en Inde orientale. Pour l’OMS, d’autres pays pourraient voir le virus apparaître. C’est le cas au Cambodge, au Ghana, en Indonésie, à Madagascar, aux Philippines et en Thaïlande où le virus a été détecté chez des chauves-souris, réservoir naturel du Nipah.
Pour l’OMS, Nipah est capable de déclencher une pandémie, tout comme le Covid-19, Ebola ou encore Zika. Le fait de l’avoir inscrit sur la liste des maladies pathogènes prioritaires vise à pousser les gouvernements et laboratoires à chercher des vaccins, traitements, tests de dépistage pour l’ensemble de ces maladies qui menacent l’espèce humaine.
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Source : The Guardian, What is Nipah virus ? Kerala starts mass testing after outbreak in India, 18 septembre 2023 – OMS
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Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet