Résistance aux antibiotiques : mieux vaut ne pas boire la tasse

07 avril 2015

La résistance aux antibiotiques peut-elle se répandre par l’intermédiaire de l’eau de mer ? Des microbiologistes américains travaillent en effet sur cette question assez inattendue mais très sérieuse. Nageurs, surfeurs et autres plongeurs seraient particulièrement concernés. 

« Le grand public est exposé aux bactéries résistantes aux antibiotiques de différentes façons » explique le Dr William Gaze de l’Université d’Exeter (Royaume-Uni). « Qu’il s’agisse de la voie manuportée ou par l’intermédiaire de l’alimentation. Mais nous connaissons très peu de choses sur le rôle joué par le milieu naturel ». Comme l’océan par exemple et par voie de conséquence, les baignades en mer, au cours desquelles il n’est pas rare de ‘boire la tasse’…

Gaze et son équipe ont donc recueilli et analysé des échantillons d’eau de mer, sur les côtes anglaises et galloises. Les scientifiques ont effectivement retrouvé des traces de la bactérie Escherichia coli résistante aux céphalosporines, une famille d’antibiotiques. En quantités limitées certes, mais « suffisamment pour considérer que l’eau de mer ingérée peut contribuer à propager ces bactéries résistantes », poursuit-il.

En conclusion, le microbiologiste se montre toutefois rassurant : « il n’est pas question pour autant de se priver d’activités de loisirs en bord de mer, d’autant plus qu’elles contribuent au bien-être. Mais notre travail montre tout l’intérêt de la directive européenne relative à la qualité des eaux de baignade ». Pour tout savoir plus sur sa déclinaison française, rendez-vous sur : http://baignades.sante.gouv.fr/baignades/editorial/fr/accueil.html.

 

  • Source : Society for General Microbiology's Annual Conference, Birmingham, 30 mars – 2 avril 2015

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Dominique Salomon

Aller à la barre d’outils