Rire au lit : est-ce possible ?
17 février 2017
George Dolgikh/shutterstock.com
On a coutume de dire que l’entente sexuelle et une bonne dose d’humour font partie des piliers du couple. Mais marier les deux sous la couette est un art délicat, comme nous l’explique le psychologue Yves-Alexandre Thalmann.
Si l’orgasme, comme le fou rire, procure un tel bien-être, c’est parce que chacun libère dans tout le corps de l’endorphine, véritable hormone du plaisir. Inutile pour autant de chercher à vivre les deux en même temps pour maximiser ses sensations, c’est un pari impossible. « Certaines réactions sont antagonistes, elles s’excluent mutuellement », rappelle Yves-Alexandre Thalmann. « Il en va ainsi de l’excitation sexuelle et du rire. Un film à la fois comique et érotique/pornographique n’a que peu de chances d’être apprécié. »
Rire et jouir simultanément ? Difficile
Mieux vaut donc bannir les éclats de rire et autres blagues des joutes érotiques. Avant, oui. Après, oui. Mais pendant, non ! « En dehors de la relation sexuelle à proprement dite, les rires partagés sont les bienvenus : ils renforcent la complicité et permettent de décharger les tensions», précise le spécialiste. Terminer une longue journée devant une série drôle peut être une bonne mise en jambe avant de passer à des occupations plus coquines. Mais comme toujours, c’est une question de dosage et de préférences personnelles.
Certains auront impérativement besoin de lumières tamisées et de musiques romantiques pour se mettre dans l’ambiance. D’autres chasseront plus facilement une éventuelle angoisse de la performance qui pourrait les mettre sous pression après avoir bien ri avec leur partenaire. L’essentiel ? Ne jamais confondre humour et ironie. « La première consiste à rire avec, la seconde à rire de. La nuance est importante car la sexualité exacerbe les possibles susceptibilités et fragilités de chacun », insiste Yves-Alexandre Thalmann.
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Source : Interview d’Yves-Alexandre Thalmann, psychologue clinicien, auteur de « Autant s’aimer longtemps » (Solar), le 16 février 2017
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Ecrit par : Aurélia Dubuc – Edité par : Dominique Salomon