Risques cardiovasculaires : l’ANSM alerte une nouvelle fois sur les vasoconstricteurs

23 octobre 2023

Actifed, Dolirhume, Humex Rhume, Rhinadvil... L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) alerte une nouvelle fois sur les risques des médicaments vasoconstricteurs utilisés contre le rhume. A priori anodins – même si aucun médicament ne l’est – ils exposeraient à des risques cardiovasculaires (infarctus du myocarde, AVC...).

En 2015, les vasoconstricteurs étaient dans le collimateur de l’Académie nationale de médecine pour leurs potentiels effets cardiovasculaires. En 2019, l’ANSM prenait le relai et alertait à son tour sur des effets indésirables liés à la prise de certains de ces médicaments.

Un risque faible mais réel

Quatre ans plus tard l’agence renouvelle ses avertissements. « Des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux peuvent se produire après utilisation de médicaments vasoconstricteurs (pseudoéphédrine) destinés à soulager les symptômes du rhume », alerte-t-elle. « Le risque est très faible mais ces événements peuvent se produire quelles que soient la dose et la durée du traitement. »

Les produits concernés sont :

  • Actifed Rhume
  • Actifed Rhume jour et nuit
  • Dolirhume Paracétamol et Pseudoéphédrine
  • Dolirhumepro Paracétamol Pseudoéphédrine et Doxylamine
  • Humex Rhume
  • Nurofen Rhume
  • Rhinadvil Rhume Ibuprofène/ Pseudoéphédrine
  • Rhinadvilcaps Rhume Ibuprofène/ Pseudoéphédrine

De leur côté, le Collège de la médecine générale, le Conseil national professionnel d’ORL, ainsi que l’Ordre national des pharmaciens et les syndicats de pharmaciens d’officine « s’associent à cette recommandation de ne pas utiliser les formes orales des médicaments vasoconstricteurs pour soulager les symptômes du rhume, une rhinopharyngite bénigne d’origine virale. »

Les professionnels de santé rappellent qu’un rhume guérit spontanément en 7 à 10 jours. Ils recommandent des gestes simples pour aider à soulager les symptômes parmi lesquels un lavage régulier avec du sérum physiologique, des sprays d’eau de mer, une hydratation suffisante, dormir la tête surélevée…

La question est maintenant de savoir pourquoi ces médicaments conservent leur autorisation de mise sur le marché si le bénéfice apporté n’est que minime au regard des risques.

A noter : rappelons qu’un vasoconstricteur est un médicament dont l’action vise à désencombrer le nez. En France, ils sont disponibles sous forme de comprimé ou de spray nasal, soumis à prescription obligatoire. Le risque d’effets indésirables est aggravé en cas d’utilisation simultanée d’un vasoconstricteur oral et nasal.

  • Source : ANSM

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dorothée Duchemin

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