Rotavirus : la vaccination des nourrissons recommandée

18 février 2014

La vaccination des nourrissons de moins de 6 mois contre les rotavirus est désormais recommandée. Le Haut Conseil de la Santé publique a estimé que cette  décision était susceptible de réduire le nombre d’hospitalisations et de décès dus à des gastroentérites. Le prochain calendrier vaccinal – qui sera publié en avril prochain – n’en tiendra toutefois pas encore compte.

Chaque année en France, entre 7 et 17 nourrissons de moins de 3 mois succombent à une gastroentérite à rotavirus. Et 14 000 doivent être hospitalisés. De plus, ces affections génèrent fréquemment des infections nosocomiales chez les nourrissons pris en charge dans un établissement de soins, notamment pour maladie respiratoire.

Le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) recommande désormais « la vaccination contre les rotavirus des nourrissons âgés de moins de 6 mois selon un schéma vaccinal à 2 doses (2 et 3 mois de vie) pour le vaccin monovalent et à 3 doses (2, 3 et 4 mois de vie) pour le vaccin pentavalent ». Sous réserve toutefois, « d’un rapport coût-efficacité acceptable. » Avant de pouvoir être intégré au calendrier vaccinal, cette recommandation devra donc suivre une procédure d’évaluation et de mise en place des prix.

Le risque d’invagination intestinale précisé

Pour émettre ces nouvelles recommandations, le HCSP a pris en considération plusieurs aspects :

  • « L’impact bénéfique, dans les pays industrialisés, de cette vaccination des nourrissons qui réduit le taux d’hospitalisation de plus de 80% ;
  • les données en faveur d’une immunité de groupe, en cas de couverture vaccinale élevée ;
  • l’évaluation désormais précise du risque de survenue d’invaginations intestinales aiguës post-vaccination, pour les deux vaccins existants. »

L’invagination intestinale aiguë (IIA) se manifeste par un retournement de l’intestin sur lui-même – à la manière d’un doigt de gant – provoquant un phénomène occlusif. Une fréquence supérieure chez les enfants vaccinés contre les rotavirus avait amené jusqu’à présent les autorités de santé à déconseiller l’immunisation des nourrissons.

La fréquence des IIA est évaluée dans les pays industrialisés de 30 à 60 pour 100 000 enfants. Dans trois cas sur quatre, cet accident survient avant l’âge de 1 an et l’âge médian est de 7 mois. Chaque année, en France, entre 200 et 250 nourrissons (de moins de 1 ans) seraient concernés. « Le diagnostic d’un de ces incidents après une vaccination contre les rotavirus repose avant tout sur l’information des familles par le prescripteur », insiste le HCSP. Un enfant qui présente des douleurs intestinales, souffrant de vomissement et ne s’alimentant plus doit inciter les parents à consulter un médecin en urgence.

Pour aller plus loin, consultez l’avis du HCSP relatif à la vaccination des nourrissons vis-à-vis des gastroentérites à rotavirus ainsi que son rapport sur les vaccinations des nourrissons contre les infections à rotavirus.

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