Rougeole : la HAS préconise l’obligation vaccinale pour les soignants

31 juillet 2023

La Haute autorité de santé a publié lundi son second volet sur les vaccinations recommandées pour les personnels soignants. Si le vaccin obligatoire contre la rougeole est désormais préconisé, celui contre la grippe reste seulement recommandé.

La Haute autorité de santé (HAS) a publié lundi 31 juillet le deuxième volet de ces travaux consacrés aux obligations et recommandations vaccinales des personnels soignants. Dans un premier volet publié le 30 mars, la préconisation de lever l’obligation vaccinale contre le Covid-19 avait fait grand bruit. Depuis, la mesure a été rendue effective par le gouvernement.

Dans ce second volet, la HAS préconise une obligation d’immunisation contre la rougeole. Selon l’autorité sanitaire, des études de Santé publique France montrent que les professionnels de santé sont impliqués dans 75 à 83 % des cas de rougeole en établissement de santé en France. « Cette contagiosité, combinée à l’existence d’un vaccin proposant une protection efficace (supérieure à 95% après un schéma vaccinal complet) et durable (à vie, pour les personnes non immunodéprimées), conduisent la HAS à préconiser une obligation d’immunisation contre la rougeole », écrit l’autorité sanitaire dans un communiqué de presse.

Les personnels et étudiants non vaccinés devront faire l’objet d’une vaccination, un test sérologique pourra être effectué pour connaître le statut immunitaire du professionnel. Pour rappel, le vaccin de la rougeole est contre-indiqué chez la femme enceinte et obligatoire pour tous les bébés depuis 2018.

Une couverture vaccinale contre la grippe trop faible

Etait également attendue, la préconisation de la HAS concernant la grippe saisonnière. Dans ce domaine, c’est le statu quo, la HAS ne recommande toujours pas de rendre la vaccination obligatoire. Elle regrette pourtant la faible couverture vaccinale chez les personnels soignants « de l’ordre de 22 à 25,9% en 2021-2022, bien loin de l’objectif fixé à 70 % ».

Mais elle refuse toutefois l’obligation vaccinale pour les raisons suivantes : « l’efficacité inconstante selon les années de la vaccination antigrippale ; et l’insuffisance des données disponibles à ce jour sur le fardeau de la grippe nosocomiale chez les personnes prises en charge et sur l’impact de la vaccination des soignants sur ce fardeau ». L’autorité sanitaire plaide pour des études de plus grande ampleur afin de collecter des données plus robustes sur le sujet.

Contre l’avis de l’Académie de médecine

Depuis plusieurs années, l’Académie de médecine réclame de son côté une obligation vaccinale contre la grippe. « En raison de leur exposition professionnelle, le risque d’infection grippale est plus élevé chez les soignants que dans la population générale. Ils sont souvent impliqués comme probable source de contamination dans les épidémies de grippe nosocomiale, sachant que 50 à 80% d’entre eux continuent de travailler quand ils sont infectés. La grippe nosocomiale est fréquente dans les hôpitaux et dans les EHPAD où elle entraîne une mortalité qui peut atteindre 60 % », justifiait-elle dans un communiqué de septembre 2020. Pour rappel l’obligation vaccinale avait été inscrite dans la loi avant d’être suspendue par décret en 2006.

Les vaccins contre la coqueluche, l’hépatite A, et la varicelle restent recommandés chez les personnels soignants. Dans le premier volet du rapport, la Haute autorité de santé avait maintenu les recommandations vaccinales contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et l’hépatite B.

  • Source : HAS, communiqué de presse du 31 juillet 2023 – Académie de médecine, 19 septembre 2020

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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