Rythmes scolaires : la mise en garde d’un chronobiologiste

20 mars 2013

La rupture du week-end est source de fatigue en début de semaine. ©Phovoir

La réforme des rythmes scolaires se met en place petit à petit en France. A partir de septembre 2013 ou de septembre 2014 selon les communes, le mercredi matin sera donc intégré au temps scolaire. L’objectif est notamment d’éviter une rupture de rythme en milieu de semaine. Le Pr Yvan Touitou, chronobiologiste, membre de l’Académie nationale de médecine alerte toutefois les parents sur l’importance de coucher  et de lever leur(s) enfant(s) « à heures fixes ».

Comme l’explique le Pr Touitou, « si l’on se place du seul point de vue de l’élève », cette réforme va dans le sens des préconisations des chronobiologistes. A savoir que « les enfants aient moins d’heures de travail face aux maitres, tout en passant autant de temps à l’école. Autrement dit, il doit y avoir davantage d’activités consacrées à ce que nous pourrions appeler ‘l’évasion de l’esprit’ : musique, arts, sport etc. »

Mais au-delà de la réforme, le Pr Touitou recommande aux parents « d’être attentifs à la régularité des heures de coucher et de réveil des enfants. Le fait de les coucher tous les soirs à la même heure constitue une hygiène à instaurer dans chaque famille. Cet élément est un facteur majeur  de synchronisation. C’est ainsi que les enfants se sentiront bien dans leurs baskets ». Et le week-end ? « Une légère amplitude peut être envisagée mais si elle est trop forte, l’enfant sera désynchronisé les lundi et mardi matin ». Et par conséquent, il sera fatigué, ce qui est peu compatible avec l’apprentissage.

Fatigués le lundi matin

En résumé, « il ne faut pas exclusivement se focaliser sur la durée de sommeil », poursuit le Pr Touitou. « Elle est importante mais la synchronisation vient de la régularité des heures de coucher et de lever ». C’est pourquoi, à ses yeux, «  un rythme scolaire idéal pour l’enfant intégrerait aussi le samedi matin. Il éviterait la rupture du week-end ».

La recommandation vaut également pour les adolescents qui, « d’une manière générale, souffrent d’un manque chronique de sommeil. C’est simple : ils sont en décalage horaire permanent ! » La faute notamment à tous les écrans dont ils s’entourent : télévision, ordinateur, téléphone portable, console de jeux…  « Les adolescents dorment de plus en plus tard et se retrouvent en dette chronique de sommeil. C’est préoccupant par rapport à leur état de vigilance la journée ; Sans oublier les conséquences sur leur santé et leurs performances scolaires ».

Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : Interview du Pr Yvan Touitou, 16 décembre 2012

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