Santé mentale : 1 Français sur 5 touché par les troubles psychiques
28 septembre 2021
Tout d’abord programmées en juin puis décalées à la rentrée 2021, les Assises nationales de la santé mentale et de la psychiatrie viennent de se clôturer après deux jours d’échanges entre les spécialistes du secteur. Consultations remboursées chez le psychologue, ligne téléphonique de prévention du suicide, prévention de la dépression du post partum… faisons le tour des mesures annoncées ce 28 septembre.
Depuis 2018, une enveloppe de 1,4 milliard a été allouée dans le domaine de la psychiatrie. « Mais ces efforts ne sont pas suffisants », a affirmé Emmanuel Macron lors de la clôture des Assises nationales de la santé mentale et de la psychiatrie, organisées ces 27 et 28 septembre. Notamment lorsque l’on sait que la dégradation de la santé mentale constitue indéniablement « l’une des conséquences profondes de la crise sanitaire », a-t-il ajouté.
En effet, selon l’enquête CoviPrev menée du 31 août au 7 septembre 2021, 15% des Français se disent dans une phase de dépression, soit 5 points de plus comparés à la période précédant l’épidémie. Autres données : 63% des sondés souffrent de troubles du sommeil (14 points de plus comparés à la période hors Covid) et 10% disent avoir des idées suicidaires. C’est 5 points de plus comparés à la période hors épidémie.
Pour répondre aux besoins psychologiques et psychiatriques des Français, et venir en aide à une discipline en souffrance depuis des années, plusieurs mesures ont été prises à l’issue de ces journées :
- Les consultations chez le psychologue (sur prescription médicale) seront remboursées à hauteur de 30 euros par l’Assurance maladie, à compter de 2022, et ce à partir de l’âge de 3 ans ;
- Une ligne téléphonique, le 31 14, joignable 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 pour venir en aide aux personnes en situation de détresse psychique ou ayant des idées suicidaires*. Un service accessible à compter de ce vendredi 1er octobre. Chaque ligne sera connectée à une plateforme régionale composée de 12 spécialistes (infirmières ou psychologues), située à proximité d’un service du SAMU pour assurer les interventions d’urgence ;
- La création de 800 postes dans les centres médico-psychologiques ;
- La création de 20 équipes mobiles territoriales pour assurer le suivi psychiatrique des personnes âgées ;
- L’amélioration de la détection de la dépression du post-partum, trouble affectant aujourd’hui entre 15% et 30% des mères dans les semaines suivant la naissance de leur enfant. Et les pères ne sont pas épargnés. A compter de 2022, une visite sera effectuée autour des 5 semaines suivant l’accouchement, par le médecin traitant ou la sage-femme pour repérer d’éventuels symptômes de la dépression du post-partum. Une seconde visite sera fixée dans les 12 semaines suivant la naissance chez les femmes à risque. La jeune maman (ou le jeune papa) pourra être alors adressé(e) à un psychologue ou un psychiatre. Des mesures annoncées auprès de l’AFP par Adrien Taquet, secrétaire d’Etat à l’enfance, à l’occasion des Assises. L’application des 1 000 premiers jours (disponible sur l’App Store et Google Play) est en ligne pour guider les parents du 4ème mois de la grossesse jusqu’au 2 ans de l’enfant. Et elle permet entre autres de diriger les parents exposés à cette forme particulière de dépression vers une prise en charge spécifique. Autre levier, « continuer à développer le congé paternité étant donné l’importance de la présence du père pour le développement de l’enfant et pour l’équilibre du couple», a également rappelé Emmanuel Macron ;
- Le renforcement de la souffrance au travail et continuer la prévention des risques psychosociaux (RPS) via le 4ème plan santé au travail 2022-2025 ;
- Le renforcement des maisons des adolescents (au moins une structure dans chaque département) et le déploiement de 100 places supplémentaires sur deux ans en famille d’accueil thérapeutique.
Toujours sur le plan budgétaire, 70 millions d’euros ont été versés en 2020 pour renforcer l’offre de soins en santé mentale, notamment auprès de la population infantile et adolescente.
A noter : en France, 13 millions de citoyens souffrent chaque année de troubles psychiques. Et 15% des 16-25 ans traversent une phase dépressive.
*après les accidents de la route, le suicide constitue la deuxième de cause de mortalité chez les 10-25 ans
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Source : Assises nationales de la santé mentale et de la psychiatrie, les 27 et 28 septembre 2021
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Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet