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L’Association nationale pour l’amélioration de la vue (AsnaV) alerte en ce début d’année « sur le relâchement des dépistages visuels et des consultations ophtalmologiques des enfants ». Selon le baromètre de la santé visuelle 2025, 27 % des parents n’ont jamais fait réaliser de dépistage visuel à leurs enfants. Et parmi ceux qui l’ont fait, 16 % déclarent ne pas avoir consulté un spécialiste de la vue malgré un dépistage positif. Un taux en hausse de 8 points par rapport au précédent baromètre.
Comment l’expliquer ? Selon les chiffres avancés par l’AsnaV, 25 % des parents interrogés estiment que leur enfant ne présente pas de troubles visuels car il ne s’en plaint pas. « Les parents peuvent ne pas se douter de la situation car un enfant ne se plaindra jamais de troubles de la vision, souvent parce qu’il n’en a pas conscience » explique Véronique Morin, responsable pédagogique et scientifique de l’AsnaV.
Des tests simples de dépistage peuvent toutefois être réalisés par le médecin traitant ou le pédiatre. « Ces chiffres soulignent l’urgence de respecter les rendez-vous de prévention inscrits dans le carnet de santé. L’ophtalmologiste, en tant que médecin spécialiste des yeux, demeure l’acteur central du dépistage et du diagnostic des troubles visuels chez les enfants », note l’association.
Alors qu’il est parfois difficile de prendre rendez-vous chez un ophtalmologiste, les médecins généralistes, pédiatres, acteurs de PMI et de santé scolaire peuvent participer au dépistage en réalisant les examens requis dans le carnet de santé. « Lors de chacun des examens de suivi de l’enfant, le médecin examine les yeux, les paupières, les mouvements des yeux, etc. à la recherche d’une anomalie. Si besoin, il adresse l’enfant à un médecin ophtalmologue pour un examen spécialisé », souligne Ameli.fr.
Outre l’examen systématique des yeux lors du suivi de l’enfant par le médecin généraliste, l’AsnaV appelle les enseignants et les parents à la plus grande vigilance concernant les signaux d’alerte suivants :
Chaque année, 1 enfant sur 7 naît avec un problème oculaire. L’un des plus fréquents, l’amblyopie, ou œil paresseux, concerne 3 à 4 % des enfants. Il s’agit d’une déficience d’acuité visuelle d’un œil le plus souvent. Un cache œil est souvent préconisé pour faire travailler l’œil atteint. Plus l’amblyopie est traitée tôt, plus les chances de récupération sont fortes.
Le strabisme : il touche 5 % des enfants, il est convergent dans 90 % des cas. Le strabisme entraîne une amblyopie dans plus de 50 % des cas, et doit être dépisté et corrigé au plus vite.
Les troubles de la réfraction que sont la myopie, l’hypermétropie et l’astigmatisme, touchent 20 % de la population. Concernant la myopie, l’OMS évoque une épidémie mondiale et estime que 50 % de la population sera myope d’ici 2050. Selon l’AsnaV, la myopie concerne 30 % des moins de 20 ans.
Source : AsnaV, Ameli.fr, Baromètre de la santé visuelle 2025, Sondage OpinionWay pour l’AsnaV
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet