Saturnisme : la prévention seule, est vraiment utile !

25 septembre 2003

Une fillette de 2 ans résidant dans le quartier du bas-Chantenay à Nantes, a été intoxiquée au plomb et présente les symptômes du saturnisme. Intoxication modérée selon la DDASS mais qui relance le débat sur la vétusté des logements.

Le saturnisme, c’est une maladie d’un autre âge ! Elle a malheureusement toujours droit de cité dans notre monde moderne. Le saturnisme cela se soigne, mais sans espoir de voir la victime jamais récupérer. Le traitement repose sur un groupe de substances originales nommées des chélateurs, qui ne détruisent pas le plomb mais permettent de le transporter hors de l’organisme. Ils déplacent le problème sans le résoudre, en quelque sorte…

Le plus efficace serait le succimer. Le problème est donc que, s’il élimine le plomb de l’organisme, il ne permet pas de remédier aux troubles intellectuels entraînés chez l’enfant par l’intoxication chronique au plomb. Le dommage est irréversible. Voilà pourquoi la prévention primaire du saturnisme est la seule solution satisfaisante à ce problème. Alors faites attention : si votre logement comporte encore de vieux tuyaux en plomb ou des peintures qui s’écaillent, vous devez faire procéder aux travaux nécessaires. Quitte si vous êtes locataire, à adresser une mise en demeure au propriétaire.

Les logements les plus exposés sont ceux construits avant 1948 et dont les installations n’ont pas été refaites. Il en existerait encore 1 700 000 en France ! Et d’après le ministère de la Santé, 2% des enfants de un à six ans auraient une plombémie supérieure à 100 mg/l, seuil internationalement reconnu comme critique. Ce qui représente tout de même 85 000 enfants atteints de saturnisme, le plus souvent parce qu’ils décollent et sucent les fragments de peinture qu’ils apprécient pour leur saveur douceâtre. Le plus préoccupant, c’est que face à ces 85 000 enfants identifiés en 2001 comme à risque, seulement 14 000 examens de dépistage ont été réalisés…

Pourquoi les victimes se recrutent-elles surtout parmi les enfants ? Pour plusieurs raisons : Ils portent volontiers à la bouche des objets contaminés. Par ailleurs, leur capacité d’absorption digestive et pulmonaire est proportionnellement plus importante que celle des adultes. Et cette intoxication présente des dangers multiples : retards de croissance, difficultés scolaires et comportementales, troubles nerveux et neurologiques, rénaux, auditifs… Et il n’y a pas de petit risque : même à faible dose, le plomb s’attaque au développement intellectuel et comportemental. Car rappelons-le, il ne s’élimine jamais sans un traitement spécifique et les dommages, une fois causés, sont irrémédiables.

Un filtre contre le saturnisme ?
Depuis un an Veolia Water commercialise un filtre anti-plomb, nommé Actifiltre kit. Il est destiné à améliorer la qualité de l’eau du robinet. D’un usage très simple il se fixe directement sur le col de cygne de chaque robinet. Développé par les chercheurs du groupe Veolia associés au CNRS et au laboratoire d’hygiène et de santé publique de Nancy, il ne résoudra cependant pas tous les problèmes de prévention du saturnisme. Car le danger des écailles de peintures anciennes demeurera. Vous pouvez vous procurer ce produit en téléphonant au 0811 900 820 (numéro Azur). Il vous en coûtera 107 euros frais de port inclus.

  • Source : ONUSIDA, 22 septembre 2003

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