Saturnisme : le plomb échappe toujours à la France

En France l’intoxication au plomb, le saturnisme, est toujours un problème de santé publique. Pour y remédier, une arme : le dépistage systématique chez les enfants de 1 à 6 ans. Dépistage toujours insuffisant, d’après une nouvelle étude réalisée à Paris.

Mené entre avril et septembre 2004, ce travail a porté sur 2 779 nourrissons de 12 à 20 mois. Résultat, 22 petits souffraient d’une plombémie supérieure ou égale à 100 micro grammes(µg)/litre, bien au-delà des 25 µg/l constituant le seuil maximum admissible. Pourtant, 21 de ces 22 enfants étaient “suivis régulièrement par un médecin libéral ou un centre de protection maternelle et infantile (PMI)” ! Suivis peut-être, mais pas d’assez près…

Une situation dangereuse, qui pose la question de l’efficacité des campagnes de repérage du saturnisme en France. Un saturnisme bien présent puisque à l’échelle nationale, l’INSERM -Institut national de la santé et de la recherche médicale- estime à 85 000, le nombre d’enfants de moins de 6 ans qui souffriraient d’une intoxication au plomb…

La vigilance des autorités sanitaires en la matière est donc insuffisante. Les auteurs concluent “à la nécessité d’une mobilisation plus forte des différents acteurs autour des activités de dépistage du saturnisme chez les jeunes.” Et à une meilleure diffusion des recommandations de l’ANAES (l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé) issues de la Conférence de consensus de novembre 2003.

Il y a urgence. Car le saturnisme a des conséquences catastrophiques sur le développement psychomoteur de l’enfant. Principaux facteurs de risques, les logements peu salubres bourrés de plomb : dans les peintures ainsi que dans les canalisations anciennes et qui n’ont pas été remises aux normes légales.

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  Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire, BEH, 12 avril 2005