Sclérose en plaques : pourquoi notre système immunitaire se retourne-t-il contre nous ?

28 août 2025

Touchant environ 120 000 personnes en France, avec 3 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année, la sclérose en plaques est une pathologie au cours de laquelle notre propre système de défense s'attaque à notre cerveau et notre moelle épinière. Mais pourquoi ? Des chercheurs toulousains viennent de percer l’un des mystères de la maladie.

La sclérose en plaques, ou SEP, est une maladie auto-immune qui cible la myéline, cette gaine protectrice entourant nos fibres nerveuses. Cela provoque des lésions et perturbe la communication entre le cerveau et le reste du corps. Dès lors, la maladie se manifeste par des troubles moteurs, sensitifs, de l’équilibre, visuels…pouvant être responsables à long terme d’un handicap. La forme la plus courante évolue par “poussées” (périodes d’aggravation) suivies d’une période de rémission.

C’est comme si notre système immunitaire, censé nous protéger, devenait notre ennemi. Mais quels sont les mécanismes sous-jacents ?

À Toulouse, une équipe menée par Meryem Aloulou et Nicolas Fazilleau, respectivement chargée de recherche et directeur de recherche Inserm, s’intéresse plus spécifiquement au rôle des cellules immunitaires.

Le rôle primordial de certaines cellules immunitaires

Ils ont ainsi découvert que des cellules immunitaires appelées « Tfr régulatrices » jouent un rôle clé dans le développement de la maladie. Présentes en quantité anormale dans le sang des patients lors des poussées, ces cellules favorisent la migration d’autres cellules (les cellules B) vers le cerveau, où elles déclenchent l’inflammation responsable des symptômes.

En clair, ces cellules « Tfr régulatrices » aggravent l’inflammation en aidant les cellules B à atteindre le cerveau. Preuve en est avec une expérience menée sur des souris atteinte d’une SEP. Chez celles dépourvues de cellules Tfr, la maladie présentait une forme plus légère, avec moins de poussées inflammatoires.

Par ailleurs, les chercheurs ont identifié une molécule appelée S1PR2 à la surface des cellules B. Celle-ci agit comme un frein empêchant les cellules B de quitter les ganglions lymphatiques et limitant le déplacement des cellules B vers le cerveau. Or, elle est plus abondante chez les souris sans cellule Tfr.

« Pour la première fois, nous avons identifié le rôle pro-inflammatoire des lymphocytes Tfr qui semblent favoriser l’inflammation », concluent les auteurs.

Actuellement, il n’existe pas de traitement curatif de la SEP, mais des médicaments peuvent ralentir son évolution. Des traitements existent pour empêcher l’entrée des lymphocytes dans le cerveau, mais leurs effets secondaires sont trop importants pour une utilisation prolongée. Cette percée pourrait permettre le développement de thérapies plus ciblées, avec moins d’effets secondaires, en agissant spécifiquement sur les cellules Tfr ou sur leur interaction avec les cellules B.

  • Source : Inserm

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dorothée Duchemin

Destination Santé
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