











@CHU Amiens
Atteint d’une grave forme de scoliose, un enfant pris en charge au CHU d’Amiens a bénéficié d’une opération encore jamais réalisée dans le monde. Grâce à la chirurgie mini-invasive robotisée, les médecins ont redonné à l’enfant la possibilité de s’assoir.
Au CHU d’Amiens, des médecins ont utilisé la technique de chirurgie dite mini-invasive robotisée chez un enfant souffrant d’une grave scoliose évolutive. L’enjeu, rendre la station assise au petit atteint d’une amyotrophie spinale infantile, « une maladie caractérisée par une faiblesse musculaire et une hypotonie majeure* ». Une intervention de la dernière chance étant donné que « tout autre traitement (corsets) n’était plus possible », rappelle l’équipe de chirurgie, d’orthopédie et d’anesthésie**.
« Une pose très complexe et rare »
Comment l’opération s’est-elle déroulée ? Les chirurgiens ont « posé des tiges de croissance sur le rachis de l’enfant » pour diminuer l’obliquité de la colonne. Elles ont été fixées de façon stable dans le bassin. Des vis ilio-sacrées ont aussi été implantées pour assurer la stabilité sur le rachis. Ces dispositifs « évitent de bloquer certaines vertèbres qui peuvent encore grandir. Leur pose à proximité des racines nerveuses reste très complexe et rare ». En effet ces tiges sont volumineuses comparées à la zone de pose : elles mesurent 7 mm de diamètre pour un couloir osseux de 8 mm.
Mais les résultats sont là ! L’enfant qui a retrouvé la position assise est aujourd’hui en convalescence dans le service de médecine physique et de réadaptation pédiatrique (MPR). Cette intervention va améliorer « son confort, sa vie sociale et prévenir les complications multiples d’une scoliose grave comme les troubles respiratoires, digestifs et cutanés ».
Par quelle technique les chirurgiens ont-ils pu s’entraîner à la pratique de ce geste si sensible ? Des simulations menées pendant une année par « l’impression 3D de la colonne vertébrale de l’enfant intégrée à un mannequin ». Une méthode appliquant à la lettre la recommandation de la Haute autorité de Santé lorsque la complexité de l’intervention est aussi importante : « Jamais la première fois sur le patient ». Et cette prouesse ne se limite pas à l’expérimentation. Prochainement, 4 enfants vont bénéficier de cette nouvelle technique chirurgicale au CHU d’Amiens.
*due à la dégénérescence des motoneurones antérieurs de la moelle épinière
**Dr François Deroussen, chirurgien orthopédique à l’origine de ce projet, le Pr Richard Gouron, chef de service de chirurgie de l’enfant et du Dr Michel Lefranc, neurochirurgien ainsi que l’équipe d’anesthésie
Source : CHU d’Amiens, le 9 octobre 2017
Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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