Se protéger de l’ostéoporose à long terme et sans danger
18 décembre 2002
Des effets pour le moins mitigés sur le pronostic et la qualité de vie des femmes, voilà ce qui ressort d’une étude sur la prise du traitement hormonal substitutif (THS) de la ménopause.
Portant sur près de 2 800 femmes ménopausées, cette étude a montré que le THS n’était vraiment profitable qu’aux femmes victimes de bouffées de chaleur. Pour les autres, la qualité de vie sous THS n’est pas améliorée et serait même plutôt légèrement dégradée.
Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, l’arrêt précipité courant juillet, d’une autre grande étude américaine sur les effets du THS a fait grand bruit. Les femmes sous THS présentaient non seulement une augmentation du risque de cancer du sein – ce qui était déjà connu – mais en plus, mauvaise surprise, une aggravation du risque d’accidents cardio-vasculaires.
Le principe de précaution impose, nous explique le Pr. Pierre Meunier du CHU de Lyon, « une certaine prudence vis-à-vis de l’emploi des estrogènes. Actuellement, on s’oriente plutôt vers un traitement hormonal précoce dans les 5 ans qui suivent la ménopause, sans aller trop loin dans le temps ». Et de préciser que « c’est en dernier ressort aux femmes de choisir, mais il faut que ce soit en connaissance de cause. »
Cette nouvelle déconvenue du THS ne signifie pas que nous soyons démunis contre l’ostéoporose. Comme le fait valoir l’Agence nationale d’Accréditation et d’Évaluation en Santé (ANAES), « plusieurs essais thérapeutiques ont montré que les bisphosphonates, et en particulier l’alendronate, (sont) capables d’augmenter la densité minérale osseuse de façon significative par rapport au placebo. L’alendronate a également prouvé plus récemment son efficacité anti-fracturaire à court terme chez les femmes ayant au moins un antécédent de fracture atraumatique.»
Les biphosphonates présentent l’énorme avantage de pouvoir se prendre au long cours sans être néfastes pour l’organisme. Ainsi une récente étude montre-t-elle que le traitement continu par alendronate à raison de 10 mg par jour pendant 10 ans, entraîne une augmentation de près de 14% de la masse osseuse mesurée au niveau de la colonne vertébrale. Ce traitement permet également de freiner le renouvellement osseux et de le faire revenir à son niveau d’avant la ménopause.
Le traitement est aujourd’hui très simplifié, puisque depuis le mois en France, il est possible de ne prendre qu’un comprimé par semaine pour obtenir la même efficacité qu’avec une prise quotidienne. Un progrès indéniable pour la qualité de vie des femmes, dont il allège les contraintes.
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Source : Recommandations de l’ANAES sur l’ostéoporose Avril 2001, JAMA, February 6 2002, vol. 287, n°5, pp 591-7 et July 3, 2002 – Vol 288, N°1