Sécu : les Pays-Bas sur la pente descendante ?

15 octobre 2003

Le gouvernement néerlandais a annoncé, la semaine dernière, qu’il allait procéder à des coupes sévères dans les dépenses de santé. Au total, 2,3 milliards d’euros. Avec des conséquences importantes pour le niveau de protection des Bataves.

Les patients, autrement dit les contribuables, devront mettre la main à la poche à hauteur de 1,3 milliards d’euros. L’assurance maladie néerlandaise va cesser de prendre en charge toutes les dépenses liées aux soins bucco-dentaires ou de kinésithérapie chez les adultes. Idem pour la pilule contraceptive après 21 ans, pour le transport des patients chez le médecin et pour la première fécondation in vitro. Il n’en ira pas de même pour les suivantes, allons savoir pourquoi…

Par ailleurs, chaque patient acquittera 1,7 euros pour chaque prescription de médicament. Un véritable retour en arrière pour ce pays de cocagne du welfare state (l’état providence). Voilà qui en dit long sur les évolutions futures de nos systèmes de protection sociale et sanitaire… Une politique toutefois nécessaire, selon le ministre de la Santé néerlandais. Selon lui, « les dépenses de santé ont connu une croissance sans précédent ces dernières années, passant de 28 milliards d’euros en 1999 à 38 milliards d’euros en 2002 ». Une croissance pratiquement superposable à celle observée en France…

Les acteurs de santé aussi sont appelés à la rescousse. Enfin… essentiellement les pharmaciens, dont les marges sur la vente des médicaments seront réduites. C’est aux dépens de leur trésorerie que se fera la moitié des économies attendues dans ce domaine : 500 millions d’euros sur un milliard. Et ce n’est pas fini : limitation des soins à domicile, responsabilité accrue des patients et des professionnels, encadrement des congés maladie sont également au menu.

  • Source : The Lancet, vol 362, p.1048

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