











Par un douloureux hasard du calendrier, moins d’une semaine après le crash de Charm el-Cheikh une équipe britannique publie une étude qui met en cause la complexité de l’équipement de bord des appareils. Et leur influence éventuelle sur le risque d’accidents.
« Les avions modernes sont équipés de systèmes de pilotage et de contrôle toujours plus complexes, et inadaptés aux capacités du cerveau humain. Or dans une situation d’urgence, les pilotes sont surchargés d’informations très techniques. Ils doivent les gérer très rapidement, et sont donc fragiles et… faillibles. Et en cas d’erreur, c’est très souvent irréversible » explique le Dr Denis Besnard, de l’Université de Newcastle.
Pour étayer son propos, il s’appuie sur le rapport d’accident d’un… Boeing 737 de la compagnie British Midland, survenu le 8 janvier 1989 en Irlande du Nord. Le crash avait alors fait 47 victimes. La cause de cet accident est aujourd’hui connue : les pilotes avaient réagi à un problème mécanique qui affectait le réacteur gauche de l’appareil en… coupant le réacteur droit ! « Ils pensaient avoir pris la bonne décision, puisque cette action avait mis un terme aux vibrations de l’avion » poursuit Besnard. Mais quand ils ont voulu « atterrir en urgence, le réacteur gauche s’est enflammé sans qu’ils ne puissent réactiver le moteur droit ».
« Dans un cockpit, il y a tant de paramètres à surveiller que les pilotes doivent se fabriquer une vision simplifiée de cet ensemble. C’est justement ce qui est dangereux. Dans le cas de cet accident, ils ont basé leur décision sur une vision de la réalité simplifiée à outrance. Et ils ont surestimé certains facteurs ». Il suggère donc que l’environnement technique des pilotes soit davantage adapté aux capacités de réaction et d’analyse du cerveau humain. Voilà une étude qui, n’en doutons pas, fera l’objet de lectures attentives…
Source : International Journal of Human-Computer Studies, janvier 2003
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