Sécurité : les coursiers en quête de respect…
17 février 2003
Plus de 8 000 coursiers et livreurs sillonnent Paris au quotidien. Chaque année, un sur dix serait victime d’un accident corporel sur la voie publique. En cause, le risque routier déjà important et accentué par le mode de rémunération « à la course ».
« Celle-ci est un véritable pousse-au-crime », explique Maxime Dumont, délégué national de l’Union fédérale Route (CFDT). « Il faut abolir au plus vite ce mode de rémunération qui incite coursiers et livreurs à prendre des risques pour faire toujours plus de courses. D’autant que la moitié des accidentés a moins de 25 ans »…
Pour l’heure, seule la Fédération de la distribution rapide qui regroupe notamment les livreurs de pizzas, a abandonné ce type de rémunération. Depuis octobre dernier, les entreprises affiliées à cette fédération salarient leurs employés. « C’est un bon point. Mais il n’empêche que ce métier est à refonder dans son intégralité » poursuit Maxime Dumont.
Car le mode de rémunération n’est pas l’unique motif de courroux des syndicats. « La majorité des coursiers travaillent encore avec leur engin personnel et ne sont pas assurés professionnellement » reprend Dumont. Ceux qui ont des accidents se déclarent donc à titre privé. Voilà pourquoi nous sommes persuadés que les chiffres officiels sont largement sous-estimés ».
Consciente du risque encouru par les coursiers et les livreurs, la Marie de Paris a récemment lancé une campagne de sensibilisation dont le slogan est un véritable appel au respect de l’homme : « Clients, employeurs, coursiers, livreurs : le respect, ça compte pour la sécurité ».