Sédentarité : en finir, en douceur…
02 mai 2014
« Il ne s’agit pas obligatoirement de pratiquer une activité intense », insiste le Pr Carré (Rennes). ©Destination Santé
« Nous sommes faits pour bouger et notre corps ne s’use que si l’on ne s’en sert pas », schématise à peine le Pr François Carré, médecin du sport et cardiologue au CHU de Rennes. Voilà pour la théorie. Et en pratique ? Comment se mettre au sport lorsque le médecin le recommande fermement mais que le surpoids voire l’obésité s’est installé avec le temps ? « C’est parfaitement possible », répète-t-il. A condition de se fixer des objectifs réalistes. Et de ne pas parler de… sport mais d’activités physiques ! Nuance. Prêt à suivre le guide ?
Comme ne cesse de le répéter l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), nous devons consacrer au moins trente minutes quotidiennes à bouger. Mais d’une manière générale, ce seuil constitue en quelque sorte « un tarif de base », pour rester en bonne santé.
L’activité physique, un traitement… Qu’en est-il chez les patients en surpoids ou obèses ? « Pour traiter leur excès pondéral, ils doivent augmenter leur degré d’activité physique », poursuit le médecin. En ajoutant par exemple 2 à 3 séances de marche rapide par semaine. « En plus des 30 minutes par jour », insiste-t-il. Le tout couplé à un régime alimentaire adapté car les dépenses caloriques doivent être supérieures aux apports.
Certes… Mais cette stratégie a de quoi effrayer les patients concernés, enfermés dans leur quotidien sédentaire.
François Carré acquiesce mais se montre résolument optimiste. Dans le discours tout d’abord : « à chaque fois, notre objectif est de les convaincre que rien n’est irréversible et qu’ils doivent changer de mode de vie ». En pratique, cela veut dire :
- De ne plus parler de sport mais « d’activités physiques », comme la marche tout simplement ;
- De se fixer des objectifs réalistes et modérés. « se dire par exemple, que pendant un mois, je ne prends plus d’ascenseur mais des escaliers. Je vais faire des courses ? Je me gare ou je descends du bus 200 à 300m plus loin que d’habitude. Aller-retour, cela fait mine de rien 400 à 600m en plus ;
- De ne jamais rester assis plus de 3 ou 4 heures consécutives. Se lever de temps en temps et marcher, même quelques pas.
A l’écoute des premiers signes encourageants. Le Pr Carré poursuit : « petit à petit, les patients vont se rendre compte qu’ils peuvent y arriver. Ils vont se sentir mieux, moins essoufflé. Ils auront moins de douleurs ». Des premiers signes encourageants qui montrent qu’ils peuvent passer un cap et rompre le cercle vicieux de la sédentarité. « Alors, bien sûr c’est difficile au début, mais rien n’est jamais perdu », conclut François Carré à la manière d’un entraîneur qui motive ses troupes.
Si vous êtes concerné, faites-vous accompagner par un professionnel de santé. Il vous prescrira le cas échéant un bilan médical. Surtout si vous avez plus de 35 ans pour les hommes, et 45 ans pour les femmes. Bref, vous serez entre de bonnes mains. Prêt pour une nouvelle vie, en bonne santé.
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Source : Interview du Pr François Carré, 11 avril 2014
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Ecrit par : David Picot - Edité par : Emmanuel Ducreuzet