S’embrasser, du plaisir et… des bactéries

18 novembre 2014

Existe-t-il une machine pour évaluer l’intensité de nos baisers ? Outre un baromètre intime et subjectif appelé plaisir, on aurait tendance à dire… non ! Mais des chercheurs viennent de découvrir une unité de mesure bien particulière : le nombre de bactéries échangées par 2 partenaires s’embrassant 9 fois par jour….

Au moment d’embrasser votre partenaire, l’échange de bactéries est inévitable. Mais à quel point ? « Un simple contact de 10 secondes entre les lèvres puis la langue suffit à faire passer plus de… 80 millions de ces micro-organismes », expliquent des chercheurs néerlandais dont l’étude a été publiée dans la revue Microbiome ce lundi 17 novembre.

Pour le prouver, 21 couples ont bien voulu se prêter au jeu. Leur mission, s’embrasser à plusieurs reprises puis se prêter à des prélèvements de salive, avant et après chacun des baisers. Résultat, l’équipe du Pr Kort (Netherlands’ Microbiology) a confirmé de fortes similitudes entre les prélèvements bactériens au sein d’un même couple, contrairement aux échantillons de deux parfaits étrangers qui ne s’étaient donc jamais effleurés.

Pour preuve, une boisson

Pour confirmer cet échange de bactéries, un membre de chaque couple a dû boire une boisson enrichie en probiotiques, des bactéries que l’on ne trouve pas naturellement dans notre bouche. Résultat, « un baiser a suffi à véhiculer tous les probiotiques dans la bouche du compagnon privé de boisson », ont donc pu confirmer les chercheurs. Plus vous serez adeptes de ces baisers, plus vous aurez de chance « d’avoir la même collection de bactéries sur la langue que votre compagnon, notamment si vous vous embrassez au moins neuf fois par jour », ont-ils précisé.

Enfin, il n’y a aucune raison de percevoir un manque d’hygiène dans cet échange microbien. Si vous n’êtes porteur d’aucune maladie contagieuse, ces petites bactéries ne sont en effet pas des vecteurs de virus mais des éléments essentiels dans le développement de nos défenses immunitaires. « La diversité des bactéries buccales pourrait même protéger la bouche. Cette recherche pourrait d’ailleurs aider à la mise en point de thérapies pour soigner les patients sujets aux infections microbiennes buccales », a conclu le Pr Kort.

  • Source : TNO’s Microbiology and Systems Biology, 14 novembre 2014

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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