Septembre jaune : un mois pour briser le silence sur le suicide

05 septembre 2025

Le mois de septembre est le mois de prévention du suicide, encore trop souvent tabou. Ce silence nuit à la prévention et à la recherche d’aide pour les personnes en souffrance. En effet, des dispositifs de soutien existent et devraient être connus de tous, comme le 3114, le numéro national de prévention du suicide.

Septembre jaune est un mois de prévention du suicide, dont la journée mondiale se tiendra le 10 septembre. Les chiffres du suicide, l’une des manifestations les plus graves des problèmes de santé mentale, ne baissent plus, en France, ces dernières années après un recul significatif de 30 % depuis les années 2000.

Le suicide en chiffres

En France, en moyenne, 25 suicides sont enregistrés par jour, soit 9 000 par an. Et près de 200 000 tentatives de suicide.

Le suicide est la première cause de mortalité maternelle jusqu’à un an après l’accouchement. Il est aussi la première cause de mortalité évitable chez les 25-35 ans. 2ème cause, après les accidents de la route, chez les 18-25 ans.

Entre 2017 et 2023, les tentatives de suicides déclarées ont grimpé de 50 % chez les 18 – 24 ans. Et une hausse massive des hospitalisations pour gestes auto-infligés chez les adolescents ont été recensés : + 70 % chez les 10 – 14 ans, 46 % chez les 15 – 19 ans, 54 % chez les 20 – 24 ans. Les hommes sont en premières lignes, avec 3,5 fois plus de décès par suicide que les femmes. Le risque augmente chez les personnes âgées ; les décès par suicide sont 25 fois plus élevés chez les hommes de 85 à 94 ans que chez les hommes de 25 ans.

Le besoin de prévention est bien là, mais le tabou qui persiste entrave l’accès aux ressources et à l’information. « Si on ne parle pas du suicide, les personnes qui ont des idées suicidaires ont l’impression que c’est interdit, que c’est tabou. Le résultat est que ces personnes se sentent honteuses et coupables, ce qui empire leur état et ce qui les empêche d’aller vers les ressources d’aide. Il faut que ça s’arrête. On ne peut pas garder la souffrance des personnes qui ont des idées suicidaires sous silence », lâche Charles-Edouard Notredame, psychiatre de l’Enfant et de l’Adolescent au CHU de Lille (Nord) et coordinateur national adjoint du 3114.

Quels dispositifs pour lutter contre le suicide ?

Le 3114 est un dispositif encore peu connu du grand public, numéro national de prévention du suicide, disponible pour l’ensemble de la population. Cette ligne nationale a été officiellement ouverte le 1er octobre 2021. 7jours//7, 24 heures/24, le service est assuré par des professionnels, psychologues et infirmiers, spécifiquement formés. Ceux-ci assurent une prise en charge des personnes qui présentent des idées suicidaires alors que l’accès aux soins standards est souvent difficile.

Le numéro permet aussi d’apporter soutien et conseils aux personnes qui s’inquiètent pour un proche.

Le 3114 étoffe la stratégie nationale de prévention du suicide, impulsée par la feuille de route « Santé mentale et psychiatrie 2018 », pilotée au national par la Direction générale de la Santé (DGS) et en région par les agences régionales de santé (ARS).

Il complète le dispositif VigilanS, qui maintient le contact avec les personnes hospitalisées après une tentative de suicide. Objectif : réduire le risque de récidive. « Les patients qui bénéficient du dispositif sont contactés par une équipe de ‘vigilanseurs’ sur une période allant de quelques jours à 6 mois après une tentative de suicide. Le contact peut se faire par téléphone ou par voie postale », explique Santé publique France qui avait publié en 2023 les résultats d’une évaluation de Vigilans. Celui-ci réduirait de 38 % le risque de réitération suicidaire (passage aux urgences ou hospitalisation pour tentative de suicide ou décès par suicide) dans les 12 mois qui suivent une tentative de suicide, par rapport à ceux qui n’ont pas bénéficié du dispositif.

La formation de personnes capables de repérer et d’orienter une personne qui présente des idées suicidaires (réseau sentinelle) et la prévention de la contagion suicidaire (notamment via le programme Papageno) participent à cet effort de prévention.

Durant ce mois de septembre, plusieurs événements auront lieu pour faire connaître le 3114, sensibiliser et prévenir le suicide. Une campagne sera aussi relayée sur les réseaux sociaux, mettant en avant un parapluie jaune, rempart aux idées suicidaires.

  • Source : CHU de Lille, Santé publique France

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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