Sevrage tabagique : la récompense… financière ?
06 février 2015
Pour arrêter de fumer, la motivation de l’appât du gain semble faire ses preuves. ©Phovoir
Diminuer voire arrêter votre consommation de cigarettes et – en contrepartie de vos efforts – recevoir des bons d’achat. Cette technique de sevrage un peu particulière a fait l’objet d’une expérience en Ecosse. Réalisée exclusivement auprès de femmes enceintes, la méthode porterait ses fruits. L’incitation financière multiplierait même par 2,5 la chance de se départir de cette addiction.
Des bons d’achat pour inciter à l’arrêt du tabac, voilà la méthode de sevrage récemment testée en Ecosse. Des chercheurs de l’Université de Glasgow et de Stirling ont donc suivi 612 femmes enceintes. Fumeuses régulières ou occasionnelles selon les cas, toutes étaient âgées de 16 ans et plus, et n’étaient donc pas parvenues à arrêter de fumer malgré l’annonce de leur grossesse.
« Elles ont toutes réalisé un entretien individuel avec un soignant. Pour celles qui souhaitaient en finir avec le tabac, une date d’arrêt a été fixée et un accompagnement mis en place », décrivent les auteurs de cette étude récemment publiée dans la revue British Medical Journal (BMJ). Puis pendant 10 semaines, un substitut nicotinique et un entretien téléphonique hebdomadaire de soutien ont été dispensés, gratuitement.
La moitié d’entre elles a ensuite reçu des bons d’achat de 400 livres sterling, soit 534 euros, pour les inciter à arrêter de fumer. En fonction de l’abstinence, deux bons plus élevés étaient distribués : 100 livres pour 12 semaines sans cigarette, et 200 livres pour celles qui n’avaient pas fumé pendant au moins 24 à 38 semaines. Des tests sur la salive ou l’urine ont été réalisés pour contrôler le maintien de l’abstinence.
S’abstenir… sans rechute !
Résultat, 22,5% du groupe ayant reçu des bons d’achat a renoncé à la cigarette, contre 8,6% des participantes n’ayant reçu aucune récompense. « Un an après le début de l’expérience, 15% des femmes à qui des compensations financières étaient offertes restaient abstinentes contre seulement 4% dans l’autre groupe ».
Cette étude aide à mieux évaluer la stimulation que constitue la récompense. Rappelons enfin qu’en France, on estime aujourd’hui qu’une femme sur deux fume régulièrement.
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Source : British Medical Journal, janvier 2015
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Dominique Salomon