Sexe : comment dire à mon partenaire qu’il s’y prend mal ?

07 novembre 2024

« La sexualité n’est pas un sujet fréquemment abordé entre partenaires », constate la sexothérapeute Diane Deswarte. Pour l’équilibre, il s’avère pourtant essentiel de communiquer. D’autant plus pour exprimer une insatisfaction. Comment s’y prendre ?

Communiquer avec son partenaire pour évoquer la sexualité du couple n’est pas chose aisée pour tout le monde. Alors dialoguer avec son partenaire pour lui faire comprendre qu’il s’y prend mal lors des rapports peut sembler impossible. C’est pourtant possible, et sain, en respectant quelques règles. La première : la communication autour de la sexualité ne s’effectue pas sous la couette ! « De nombreux couple ont l’habitude de parler sexe juste après un rapport », souligne Diane Deswarte, auteure de l’ouvrage Sexplorer le désir (Mango Editeur). «C’est une mauvaise idée ! ». Pourquoi ? « Dans ces circonstances, nous sommes vulnérables : nu, couché et avec un égo qui atteint le plafond (sic) suite à l’acte sexuel, il est impossible de parler de façon honnête ».

Aborder le sujet, comme un autre

Il convient donc de prendre soin du contexte dans lequel doit s’inscrire cette discussion, d’autant plus s’il s’agit d’aborder votre insatisfaction : qu’elle soit liée à une position, une douleur ou à une autre raison. La sexothérapeute préconise « un moment autour d’un verre ou lors d’un repas ». Avant d’élargir : « pourquoi ne pas se créer au sein du couple, au cours de la semaine ou du week-end, un canal de communication durant lequel sont abordés les sujets importants ? On demande à son conjoint comment il va. On parle projets, finances et pourquoi pas sexualité ! » Voilà une façon d’aborder le sujet sans convoquer l’autre mais dans le cadre d’un échange en quelque sorte ritualisé.

Mots, posture : 5 conseils

Sur le fond, il n’est pas toujours simple de trouver les bons mots et au contraire très facile de commettre un impair rédhibitoire par une phrase mal pesée. Diane Deswarte propose donc cinq conseils principaux pour éviter les écueils :

  • dire ce que l’on ressent ;
  • éviter le reproche en adoptant une attitude bienveillante. Celle-ci peut être résumée en une phrase : on utilise le ‘je’ et on évite le ‘tu’. Il est préférable de dire : « j’aurais bien aimé que tu fasses ceci ou cela », « j’ai ressenti ceci ou cela… » plutôt que « tu ne me proposes jamais rien » ou « tu m’as fait mal »…
  • s’appuyer sur un support qui peut être un article, une vidéo ou un livre. Idéal pour partager le sujet : « j’ai lu ça. Qu’en penses-tu ? » Pour Diane Deswarte, « l’idée étant de vraiment créer les conditions d’un échange, d’une discussion » ;
  • pendant le rapport, adopter un code de communication non-verbal : « dans les pratiques BDSM (Bondage, Domination/soumission, Sado Masochisme, n.d.l.r), il est d’usage de s’entendre sur un code, un signe sur lequel on s’appuie pour faire passer un message. Par exemple, pour cesser une pratique, une position », poursuit-elle. Pourquoi ne pas s’en inspirer lorsqu’on n’est pas à l’aise ou que l’on ressent des douleurs ? Et de donner un exemple : « ce peut être de tapoter sur l’épaule du partenaire avec deux doigts » ;
  • veiller à l’autre et aux signaux qu’il peut émettre : voilà qui peut sembler évident… « Cela passe par le fait de prendre en compte la communication non-verbale de son partenaire. Comme un corps très raide ou la façon dont il ou elle bouge… Il s’agit de se montrer à l’écoute de cela donc pour adapter son comportement », conclut la sexothérapeute.
  • Source : Interview Diane Deswarte, 5 novembre 2024

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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