Sexualité : connaissez-vous le bouboupisme ?

15 octobre 2025

Bouboupisme. Derrière ce mot mystérieux se cache une pratique sexuelle finalement bien connue, la stimulation des seins et des mamelons. La pratique semble gagner en popularité ces dernières années. Explications.

L’orgasme est généralement défini en lien avec une stimulation génitale. Mais peut-il survenir sans ? La question renvoie  au rôle de la stimulation des autres zones érogènes du corps, comme celle des seins et des mamelons, qu’on appelle le bouboupisme. . . Laquelle est aujourd’hui très peu documentée sur le plan scientifique.

Huit femmes sur dix

En 2006, des médecins américains ont pour la première fois interrogé 301 volontaires, hommes et femmes, pour comprendre les éventuels effets de ce qui est appelé en français le bouboupisme. Huit femmes sur dix ont déclaré que la stimulation de leurs mamelons et/ou de leurs seins provoquait ou augmentait leur excitation sexuelle. Du côté des hommes, la proportion s’élevait à 52 %, soit un peu plus de la moitié.

Plus tard, en 2013, une étude publiée dans la revue Cortex, classait scientifiquement les zones érogènes. Les seins et les mamelons obtenaient – avec le clitoris, le vagin, la bouche et les lèvres et le haut de la nuque – une note supérieure à 7/10 chez les 500 femmes à qui les scientifiques avaient demandé de noter sur 10 l’intensité de l’excitation sexuelle que leur procurait les différentes zones de leur corps. La note obtenue par les seins était bien supérieure chez les femmes par rapport aux hommes, qui ne leur attribuaient en moyenne que la note de 4,8/10, les seins se hissant tout de même dans le top 10 des zones érogènes masculines.

Un afflux sanguin

Il n’en reste pas moins que l’influence précise de la stimulation des mamelons et des seins sur l’excitation sexuelle demeure mal comprise. Chez la femme, le mamelon et l’aréole apparaissent particulièrement innervés. Si bien que lorsqu’ils sont stimulés, ils tendent à se dresser, grâce à l’afflux de sang. Qu’en est-il chez l’homme ? La question semble encore moins étudiée. L’innervation du mamelon et de l’aréole serait similaire et certains scientifiques estiment que 50 % à 60 % des hommes présenteraient également une érection des mamelons à l’excitation.

Un marqueur nommé prolactine

En 2022, des auteurs tchèques ont rapporté le cas d’une femme « qui a développé la capacité d’atteindre et de contrôler la durée d’un état orgasmique sans stimulation génitale. Et ce, après une session de tantrisme ». Il était question de « relaxation », de « postures corporelles » mais aussi entre autres, « de massages des seins ». Sur le plan biologique, les scientifiques ont constaté une élévation des taux de prolactine après ces orgasmes non stimulés génitalement. Le pic de prolactine étant considéré, dans ce cas, comme un marqueur objectif de la satisfaction sexuelle.

Un orgasme obtenu grâce au bouboupisme ? Les anglo-saxons l’ont habilement appelé le boobgasm, néologisme désignant, en anglais, les seins (boobs étant un mot familier) et orgasm. Orgasme ou non, le bouboupisme peut être une piste à explorer, seul ou à deux, afin de varier les pratiques sexuelles.

  • Source : Levin R, and Meston, C. Nipple/breast stimulation and sexual arousal in young men and women. J Sex Med 2006;3:450–454 - Pfaus JG, Tsarski K. A Case of Female Orgasm Without Genital Stimulation. Sex Med. 2022 Apr;10(2):100496. doi: 10.1016/j.esxm.2022.100496. Epub 2022 Feb 24. Cortex

  • Ecrit par : sexualité, érection, bouboupisme, boobgasm

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