Si les alcooliques repentis rechutent…

13 juin 2001

…C’est peut-être parce que leur organisme ne résiste plus convenablement aux situations de stress ! Professeur associé de Psychiatrie à l’université de Cincinnati, Robert M. Anthenelli vient en effet de publier un travail qui démontre que le mécanisme biologique commandant la réaction au stress est perturbé chez les personnes au passé alcoolique. Même après des mois d’abstinence.

Le travail d’Anthenelli démontre en effet de manière irréfutable que le système biologique de gestion du stress reste sévèrement altéré chez les anciens alcooliques. Il a également établi que leur organisme reste souvent hypersensible à un médiateur clé de la réaction au stress, la sérotonine. Il en ressort que certains de ces malades ne réagiront pas à un stress donné de la même manière qu’un sujet indemne.

Dans le dernier numéro d’une revue spécialisée, il explique que ce type de phénomène peut se manifester à relativement longue distance du sevrage. « Des alcooliques exposés à une stimulation par la fenfluramine – un dérivé d’amphétamines, n.d.l.r. – après une abstinence moyenne de 4 mois ont manifesté une réponse biologique deux fois plus importante que celle développée par des volontaires sans passé d’alcoolisme. »

Cette relation entre l’état d’imbibition alcoolique et la réponse au stress pose aujourd’hui plus de questions qu’elle n’en résout… Elle est cependant indiscutable, et pourrait ouvrir de nouveaux champs d’exploration dans la recherche sur les dépendances. A l’alcool certes, mais aussi au tabac. Et peut-être à d’autres toxiques.

  • Source : Alcoholism : Clinical & Experimental Research, mai 2001

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