Sidaction 2023 : 5 questions sur le VIH/Sida
24 mars 2023
Trois jours de mobilisation les 24, 25 et 26 mars. Pour la trentième édition de l’événement, l’association Sidaction l’affirme : « on n’a jamais été aussi proche de jouir d’un avenir sans Sida ». L’occasion de rappeler l’histoire de la maladie et du virus qui en est la cause, le VIH.
Quand le VIH est-il apparu ? L’origine du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a longtemps fait l’objet de théories complotistes : accident en laboratoire, création de la CIA, dissémination volontaire au sein des populations africaines… En réalité, on sait que l’« ancêtre » du virus est d’origine simienne et « a dû apparaître en Afrique dans les années 1920–30 », indique l’Inserm. « L’humain a probablement été contaminé à plusieurs reprises depuis lors, via la consommation de viande de chimpanzé ou des morsures de ces animaux. »
La plus ancienne infection d’un humain, un marin britannique, a été datée a posteriori de 1959. C’est au tout début des années 80 que le virus se répand, d’abord dans la communauté homosexuelle américaine.
Comment se transmet-il ? En 2020, quelques semaines ont suffi pour séquencer le génome du virus SARS-CoV-2, responsable du Covid-19. Quatre décennies plus tôt, des mois de travail impliquant des équipes de chercheurs du monde entier ont été nécessaires pour découvrir la cause de la maladie inexpliquée que l’on n’appelait pas encore Sida, et qui provoquait des décès par milliers.
C’est donc en janvier 1983, deux ans après l’apparition des premiers cas, que les professeurs français de l’institut Pasteur Luc Montagnier, Jean-Claude Chermann et Françoise Barre-Sinoussi découvrent que cette infection est causée par un virus, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), qu’ils parviennent à isoler.
Peu à peu, les scientifiques établissent les différents modes de transmission du virus : « par pénétration (anale ou vaginale) lors d’un rapport sexuel, par transfusion sanguine, par le partage d’aiguilles contaminées dans les établissements de soin et chez les toxicomanes, mais aussi de la mère à l’enfant au cours de la grossesse, de l’accouchement et de l’allaitement », résume l’ONUSida.
C’est quoi le Sida ? Le syndrome de l’immunodéficience acquise (Sida) est donc le dernier stade de l’infection par le VIH. « Il correspond au développement d’une ou de plusieurs maladies opportunistes chez les personnes infectées », décrit l’Institut Pasteur. En l’absence de traitement, le Sida apparaît huit à dix ans après la contamination. Il se caractérise par la survenue « de certains cancers et d’infections opportunistes comme la pneumocytose pulmonaire, la tuberculose, la toxoplasmose cérébrale, la candidose œsophagienne, la maladie de Kaposi et les lymphomes non hodgkiniens », indique l’Inserm.
Comment s’en protéger ? Le préservatif reste à ce jour le moyen le plus facile d’accès pour se protéger du VIH (et des autres infections sexuellement transmissibles). En cas d’exposition au virus, il existe des outils de dépistage, de l’autotest disponible en pharmacie au test en laboratoire.
Il y a une quinzaine d’années, la stratégie du TasP (Treatment as Prevention, le traitement comme prévention) a fait son entrée dans l’arsenal des méthodes de réduction du risque de transmission : la personne séropositive suit un traitement qui permet de rendre la charge virale indétectable ; elle ne peut donc plus transmettre le virus.
Autre méthode, la prophylaxie pré-exposition (PrEP), « un médicament de prévention de l’infection par le VIH particulièrement efficace lorsque sa prescription est scrupuleusement respectée ». Elle réduit d’environ 99% le risque de contracter le VIH lors de rapports sexuels, précise l’Institut Pasteur, et d’au moins 74 % celui de le contracter lors d’injections de drogue.
Peut-on en guérir ? Depuis l’apparition du Sida, quelques rémissions ont fait la une de l’actualité, comme celles des patients de Berlin, de Londres ou de Düsseldorf. Leurs rémissions durables, considérées comme des guérisons, ont été obtenues à la suite de greffes de cellules souches de moelle osseuse de donneurs porteurs d’une mutation génétique rare, conférant une résistance naturelle au VIH. Mais pour l’heure, aucun traitement reproductible à grande échelle n’a encore été inventé contre le virus. Côté prévention, un candidat vaccin formulé par l’Inserm-ANRS a récemment fait la preuve de « sa sécurité et de sa capacité à induire une réponse immunitaire » lors d’essais de phase 1. Des résultats qui restent à confirmer.
A noter : Pour connaître le programme du Sidaction 2023 et envoyer vos dons pour aider la recherche, rendez-vous sur le site 2023.sidaction.org. Selon les chiffres de Santé publique France, en 2021, environ 5 000 personnes vivant en France ont découvert leur séropositivité. Dans le monde, 38 millions de personnes vivent avec le virus. 40 millions sont mortes des suites des maladies liées au Sida depuis les années 1980.
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Source : Inserm, Institut Pasteur, ONUSida, Santé publique France - Mars 2023
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Vincent Roche