Ski nautique, jet-ski : qu’est-ce que le syndrome du canadair
09 août 2024
L’image du canadair qui vient affleurer l’eau et ainsi remplir ses réservoirs est apparue suffisamment probante pour donner son nom à ce traumatisme vécu par les pratiquants de ski nautique voire de jet-ski : le syndrome du canadair. De quoi s’agit-il ?
Le syndrome du canadair correspond à une appellation imagée pour évoquer ce que les spécialistes nomment une « rectite traumatique ». Autrement dit, une inflammation de la muqueuse du rectum sur environ les 15 derniers centimètres du colon.
Un traumatisme
La rectite guette particulièrement les pratiquants de ski nautique à la suite d’une lourde chute, à pleine vitesse. Elle est en effet susceptible d’entraîner… un afflux important d’eau dans le rectum et ce, sous une forte pression. Ce traumatisme peut entraîner selon les cas, des douleurs plus ou moins intenses, avec la survenue possible dans les heures qui suivent, de coliques voire de diarrhées.
Chute par l’arrière
Dans le cas du jet-ski, la chute, de nature différente, peut exposer à de graves séquelles. Dans le cas où deux personnes se trouvent « à bord », ce type de lésion concernerait plus particulièrement le passager. En cas d’accélération brutale, il peut se retrouver éjecté par l’arrière, toujours à pleine vitesse. Car si le pilote est relié à un coupe-circuit qui arrête immédiatement le moteur en cas de chute, le passager lui, n’en bénéficie pas. La chute en arrière expose ainsi son entre-jambe (périnée…) au jet de propulsion de l’appareil.
Jusqu’à la chirurgie lourde…
Dans une vidéo datée de 2022, le CHU de Montpellier a particulièrement alerté sur les risques potentiellement graves encourus. Avec des conséquences qui, comme le décrivait le Dr Lorenzo Ferré du service de chirurgie digestive et bariatrique, « peuvent aller de simples blessures anales avec parfois une incontinence anale résolutive jusqu’à d’authentiques perforations d’organes (vagin rectum) qui imposeront des prises en charge chirurgicales lourdes ».
Quelle prévention ?
A ses yeux, la prévention passe par « le respect des règles de conduite » de ce type d’engin, avec une maîtrise notamment de sa vitesse. Mais surtout par le port d’une combinaison en néoprène, qui constitue une première protection en cas de chute. Au jet-ski, comme au ski nautique d’ailleurs.
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Source : CHU de Montpellier, 22 novembre 2022 – Thèse de Victor Mercier, Imagerie des pathologies infectieuses du colon et du rectum, Faculté de santé de l'Université d'Angers, 2022
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Ecrit par : David Picot – Edité par Emmanuel Ducreuzet