Soigner la dépression post-natale
08 juin 2015
©Phovoir
A distinguer du syndrome passager qu’est le baby-blues, la dépression post-natale (ou post-partum) nécessite une prise en charge médicale des plus encadrées. Des chercheurs anglais ont donc évalué l’efficacité des antidépresseurs chez les mères concernées. Résultat… positif !
« La dépression post-natale, dans les douze mois suivant l’accouchement, concerne plus de 10% des mamans », peut-on lire dans le Journal of the American Medical Association (JAMA). Elle est à distinguer du baby-blues : affectant plus de la moitié des mères trois jours après la naissance, cette baisse de moral passagère disparaît naturellement dans les deux semaines suivantes.
La dépression post-natale, en revanche, peut survenir dans l’année suivant l’accouchement et nécessite un suivi médical sur plusieurs mois. Pour en savoir plus sur la stratégie thérapeutique à recommander, des chercheurs de l’Institut de Psychiatrie, de Psychologie et de Neuroscience (King’s College, Londres) se sont penché sur les bénéfices d’un traitement antidépresseur chez les mères concernées. Ils se sont appuyé sur les résultats d’une méta-analyse portant sur 4 études et concernant au total 596 femmes. Un traitement antidépresseur a été prescrit à 72 d’entre elles.
Résultat, plus d’une femme sur deux (54%) a déclaré une nette amélioration de ses symptômes (épuisement, irritabilité, anxiété, troubles du sommeil, baisse de l’appétit, apathie…), contre 36% chez les mères sous placebo. Et pour 49% des patientes sous antidépresseurs, le recul de la dépression a été observé en six semaines de traitement, contre 26% dans le groupe placebo. « Il s’agit d’un travail pionnier en la matière », soulignent les scientifiques. « Jusqu’ici les seules études menées chez les mamans sous antidépresseurs se concentraient sur les risques liés à l’usage de ces molécules, et non sur leurs bénéfices ».
« En complément d’un suivi psychologique, la prise d’antidépresseurs est donc adaptée dans le traitement de dépressions légères à modérées. Toute prescription doit faire l’objet d’une évaluation précise du rapport bénéfice/risque pour éviter tout risque de mésusage », ont tenu à préciser les chercheurs.
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Source : Journal of the American Medical Association (JAMA), le 19 mai 2015
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet