Sommeil, attention, apprentissage… les effets dévastateurs des écrans sur les enfants

Dans un entretien accordé au JDD ce dimanche 15 juin, la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a déclaré vouloir « interdire l'exposition aux écrans pour les plus petits, de la naissance à l'âge de 3 ans (...) partout y compris à la maison ». Voilà qui soulève de nombreuses questions sur les conséquences sur la santé des plus jeunes.

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Les recherches scientifiques sont formelles : une surexposition précoce aux écrans peut entraîner des conséquences dramatiques sur le développement des enfants. C’est pourquoi les professionnels de la petite enfance et les autorités sanitaires préconisent de limiter les écrans et leurs usages en fonction des âges :

• pas de télévision avant 3 ans ;
• pas de console de jeux avant 6 ans ;
• pas d’internet avant 9 ans ;
• pas d’internet seul avant 12 ans.

Des effets alarmants sur la santé des enfants

Les troubles du sommeil figurent parmi les premiers symptômes observés. La lumière bleue émise par les tablettes, smartphones et télévisions perturbe la production de mélatonine, cette hormone naturelle qui régule notre cycle de sommeil. Résultat : les enfants peinent à s’endormir et leur repos nocturne s’en trouve profondément altéré. A titre d’exemple, l’enfant de 3 ans a besoin de 12 heures de sommeil par nuit.

Mais les risques ne s’arrêtent pas à 3 ans. L’échec scolaire, les troubles alimentaires, la prédisposition à la dépression et l’isolement social comptent également parmi les effets néfastes documentés par les spécialistes chez les enfants, notamment en âge d’aller à l’école.

Dans le détail, l’exposition prolongée aux écrans affecte directement les capacités d’attention et de concentration des enfants. Alors que ces compétences sont cruciales pour l’apprentissage, les écrans semblent produire l’effet inverse en dispersant l’attention et en réduisant la capacité de focus sur une activité donnée.

L’usage intensif des technologies numériques peut compromettre le développement social et émotionnel des enfants. Les interactions virtuelles ne peuvent remplacer les échanges face à face, essentiels pour apprendre à décoder les émotions, développer l’empathie et acquérir les codes sociaux fondamentaux… bref, à vivre en société.

Ces constats inquiétants montrent que derrière l’apparente innocuité d’un dessin animé ou d’une application « éducative » se cachent de véritables risques pour la santé mentale et physique des tout-petits.

Ecrans et enfants : combien de temps par jour ?

Sur son site, l’Association française de Pédiatrie ambulatoire établit une durée maximale à ne pas dépasser par jour :

• de 3 à 6 ans : pas plus de 20 minutes ;
• de 6 à 8 ans : 30 min ;
• de 8 à 10 ans : 45 min ;
• après 10 ans : 1 h.

Elle conseille en outre de bien respecter la règle des « 4 Pas ». A savoir :

• pas d’écrans le matin. Cette règle vise à préserver les capacités d’attention nécessaires pour bien commencer la journée et être réceptif en classe. Les écrans fatiguent l’attention même à petite dose ;
• pas d’écrans à table. Manger en famille permet l’interaction avec les autres et est indispensable à son bon développement ;
• pas d’écrans dans la chambre de l’enfant. Cette mesure permet à l’enfant d’apprendre à être seul sans angoisse et favorise son imagination et sa créativité ;
• pas d’écrans avant le coucher. Et ce afin de favoriser l’endormissement naturel en évitant la stimulation lumineuse. Lire une histoire s’avère bien plus bénéfique pour apaiser l’enfant et l’aider à trouver le sommeil.

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  Source : https://www.lejdd.fr/politique/interdiction-des-ecrans-conge-de-naissance-rsa-conditionne-le-plan-choc-de-catherine-vautrin-159177 - https://afpa.org/dossier/ecrans/ - https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=759

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  Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet