Sommeil : les « couvertures lestées », remèdes à l’insomnie ?
07 janvier 2022
A en croire certains adeptes du cocooning, une couverture plus lourde les aiderait à mieux dormir. Mais que dit la science ? Qu’en pensent les spécialistes du sommeil ? Le point avec le Dr Marc Rey, Président de l’Institut national du Sommeil et de la Vigilance (INSV).
Tournebouler d’un côté puis de l’autre. Les insomniaques chroniques savent comment se traduit la recherche du sommeil. Certains ont d’ailleurs presque tout essayé pour des nuits plus reposantes et réparatrices.
Et si la solution était la couverture lestée ? Comme son nom l’indique, il s’agit d’une couette alourdie de microbilles en plastique pour les modèles les plus légers ou en métal pour les modèles plus lourds. Poids total, entre 6 et 10 kg. « L’idée d’une couverture plus lourde pour de meilleures nuits n’est en fait pas nouvelle », explique le neurologue Marc Rey. « Souvenez-vous des couettes et des draps de nos grands-parents. Depuis, la science est passée par là. De nombreuses études ont en effet montré que, dans la prise en charge des pathologies psychiatriques associées à une insomnie, ajouter du poids améliorait la qualité du sommeil en diminuant l’anxiété. »
Pas un simple gadget
Pour le Président de l’INSV, « être enveloppé dans une telle couverture apporte une certaine sérénité et apaise, un peu comme dans un cocon. »
En 2020, des chercheurs du Karolinska Institutet de Stockholm, en Suède, se sont penchés sur la question. Ils ont bel et bien observé des bienfaits sur les patients ayant reçu un diagnostic d’insomnie chronique. Selon eux, « ces procédés, en appliquant une pression sur l’ensemble du corps, détendent les muscles, à la manière d’un massage. Cette pression exercée sur le corps augmenterait l’excitation parasympathique du système nerveux autonome et réduirait en même temps l’excitation sympathique. Ce phénomène jouant un rôle central dans la relaxation et le sommeil ».
Pas pour tout le monde
Le Dr Rey prévient tout de même que les couvertures lestées ne sont peut-être pas à conseiller à tout le monde. « Certains peuvent se sentir oppressés. Les claustrophobes risquent ne pas y adhérer. Et pour les personnes souffrant d’un syndrome des jambes sans repos, qui ont besoin de bouger pour se soulager, cela peut tout simplement devenir insupportable. »
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Source : Interview du Dr Marc Rey, Président de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV)
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet