Sommeil : la phytothérapie s’affirme

18 mars 2016

Débranchez et lâchez prise ! Les nouvelles technologies gagnent du terrain jusqu’à envahir notre chambre ! « Cet environnement électronique perturbe le sommeil », rappelle le Dr François Duforez (Hôtel-Dieu – Paris). La Journée du Sommeil, ce 18 mars, constitue une excellente opportunité de rappeler les principaux conseils pour une nuit reposante. Dans un contexte également où la phytothérapie s’affirme. Etudes à l’appui.

Nous dormons une heure trente de moins par nuit qu’il y a 50 ans ! Résultat, aujourd’hui, près de 45% des Français de 25 à 45 ans dormiraient dans des quantités inférieures à ce dont ils ont besoin. Notre sommeil est donc affecté par une multitude de facteurs, liés à notre mode de vie et à notre environnement. Cette année, l’Institut national du Sommeil et de la Vigilance, organisateur de la Journée du Sommeil met l’accent sur les nouvelles technologies. « Environ 50% des Français utiliserait son téléphone portable comme réveil », se désole le Dr François Duforez, du Centre du sommeil et de la vigilance de l’Hôtel-Dieu à Paris. « Il s’agit d’apprendre à utiliser les technologies de manière à préserver ou à améliorer la qualité de nos nuits ». C’est tout l’enjeu de la journée.

Jouer sur l’hygiène de vie

A cette occasion, les spécialistes rappelleront l’importance de l’hygiène de vie, à la fois pour l’endormissement et la qualité du sommeil. Cela passe par un environnement optimal : une température de la chambre à 18°C-19°C, une absence de bruit et de lumière et une literie de qualité. Par ailleurs, dînez léger et évitez les excitants (café, thé…) après 17h. Abstenez-vous de pratiquer une activité sportive ou de prendre une douche chaude juste avant le coucher. Ces activités élèvent la température corporelle. Or pour s’endormir, celle-ci doit être la plus basse possible. Et enfin, écoutez-vous ! Les bâillements et les yeux qui piquent sonnent l’appel de la couette !

Ces conseils ne suffisent pas ? Avant de vous tourner vers des médicaments, misez sur des approches « en douceur », à l’image de la phytothérapie. « Les plantes exercent un véritable rôle dans certains processus physiologiques, dont le sommeil », poursuit le médecin. « Pendant longtemps, les études étaient centrées sur les médicaments. Mais depuis quelque temps, nous voyons arriver des alternatives avec de vrais travaux scientifiques. Il cite trois plantes : « la valériane, l’eschscholtzia et la passiflore, présentes dans des préparations et qui agissent au niveau des précurseurs de certains neurotransmetteurs ».  Des études ont par exemple montré l’intérêt de préparations à base d’eschscholtzia. Elles favoriseraient l’endormissement et la qualité du sommeil. Au même titre d’ailleurs que la valériane.

Le double effet des plantes : physiologique et comportemental

Ces plantes, dont on extrait les principes actifs, sont dotées de propriétés hypnotiques (valériane et eschscholtzia) ou anxiolytiques (passiflore). Ces dernières « ne doivent pas être négligées », selon le Dr François Duforez. « Car le sommeil est aussi en lien avec la gestion du stress. Pour s’endormir, il convient de lâcher prise. De la même façon, le recours quotidien pendant un temps défini à la phytothérapie peut exercer aussi un effet rassurant sur l’organisme ».

Demandez l’avis de votre médecin ou pharmacien. Vous retrouverez également quantité d’informations et de conseils sur le site de l’Institut national du Sommeil et de la Vigilance à l’adresse : http://www.institut-sommeil-vigilance.org/. Enfin, pour en savoir plus sur l’intérêt des plantes et consulter un phytothérapeute, rendez-vous sur le portail de l’Institut européen des Substances végétales : http://www.iesv.org/.

  • Source : Interview du Dr François Duforez, 8 mars 2016 - Bien dormir, mieux vivre, INPES - www.institut-sommeil-vigilance.org/, site consulté le 8 mars 2016 - BRUNETON J. Pharmacognosie, phytochimie, plantes médicinales. Ed. Tec. & Doc. 1999 ; 918-919 - POTHIER J, GALAND N. Les papavéracées sédatives : le coquelicot et le pavot de Californie. La phytothérapie Européenne. 2003, 17 : 25-28.

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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