Sommet de Doha : l’OMS pose ses conditions !

12 novembre 2001

Le système multilatéral de commerce existe depuis 50 ans, mais le Sommet de Doha doit déboucher pour la première fois sur une déclaration distincte sur la propriété intellectuelle et la santé publique.
Pour l’OMS, c’est ” une occasion historique de veiller à ce que l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) ne barre pas l’accès aux médicaments indispensables, notamment dans les pays les plus démunis.

Que de chemin parcouru depuis le procès de Pretoria sur les médicaments de l’infection à VIH ! Et plus encore depuis Seattle. Jusque-là quasiment à l’écart, considérée comme un partenaire virtuel par les Seigneurs du commerce mondial, l’OMS a fini par faire entendre sa voix… et celle des malades !

Aujourd’hui, elle reconnaît certes que l’innovation a besoin ” d’incitations pour investir dans la recherche sur les maladies qui engendrent la pauvreté (et de) la protection (des) accords internationaux sur la propriété intellectuelle “. Mais pas à n’importe quel prix. Et surtout pas au mépris des malades et particulièrement des plus démunis.

Malgré les progrès récents, ” un tiers de la population mondiale n’a toujours pas accès aux médicaments
nécessaires à une bonne santé
“. Alors, l’OMS rappelle que ” l’accès aux soins est un droit universel (qui) implique l’accès aux services de santé, à la prévention, aux soins, aux traitements, au soutien et, bien-sûr, aux médicaments indispensables. ” Ce qui suppose ” un équilibre délicat entre les incitations pour l’invention de nouveaux médicaments et la garantie d’un accès abordable aux médicaments existants.

Les participants de Doha vivent un phénomène nouveau pour eux : l’obligation de parvenir à un résultat, sous le regard de centaines de millions de malades !

  • Source : OMS, 9 novembre 2001

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